Israël reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, une avancée diplomatique majeure. Après une période de trois ans de rapprochement diplomatique et économique, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a officiellement annoncé le soutien de l’État hébreu à la souveraineté du royaume chérifien sur le territoire contesté du Sahara occidental.

Très attendue par la monarchie marocaine depuis plus de deux ans, cette reconnaissance a été dévoilée au grand public par le palais royal marocain, à travers des extraits de la lettre émise par le premier ministre israélien, faisant suite à la normalisation des relations entre Israël et le Maroc amorcée en décembre 2020. Bien que les détails complets de cette reconnaissance n’aient pas encore été divulgués, Israël a confirmé l’authenticité de la missive.

Un geste attendu – Renforcement des liens entre Israël et le Maroc

D’après les extraits dévoilés par le palais, cette reconnaissance de souveraineté sera reflétée dans tous les documents officiels du gouvernement israélien. Les autorités israéliennes s’engagent à transmettre cette reconnaissance aux Nations unies, aux organisations régionales et internationales, ainsi qu’à tous les pays avec lesquels elles entretiennent des relations diplomatiques. Eli Cohen, ministre des Affaires étrangères, exprime le souhait que cet acte contribue à renforcer les relations entre les deux pays et leurs peuples, favorisant ainsi la coopération en vue de la paix et de la stabilité régionales.

Ce rapprochement entre Israël et le Maroc trouve son origine en décembre 2020, lorsque l’ancien président américain, Donald Trump, a scellé cet accord au cours des derniers mois de son mandat. Cette décision s’inscrit dans le cadre des accords dits d’Abraham, également conclus entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, et de manière plus générale avec le Soudan. En contrepartie de cette reconnaissance, Washington a lui-même reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, où un cessez-le-feu vieux de trente ans avait été rompu un mois auparavant.

Un territoire au cœur d’un conflit régional ancestral

Ancienne colonie espagnole, le Sahara Occidental est revendiqué à la fois par le Maroc et par le Front Polisario qui réclame un référendum d’autodétermination. Le conflit perdure depuis le départ des Espagnols en 1976.

Une reconnaissance aux fortes implications géopolitiques

La décision d’Israël marque un tournant et devrait renforcer ses liens avec le Maroc. Mais elle suscite également l’attention des autres acteurs régionaux comme l’Algérie, soutien du Polisario.

Un tournant géopolitique – Perspectives pour la région et l’attention internationale

Enfin, Benyamin Netanyahou a informé le souverain marocain qu’Israël envisageait favorablement « l’ouverture d’un consulat dans la ville de Dakhla », située dans la partie du Sahara occidental contrôlée par le royaume. Rabat souhaite que ses alliés établissent des représentations diplomatiques au Sahara occidental en reconnaissance de la « marocanité » du vaste territoire et en signe de soutien au royaume. De fait, pour le roi Mohammed VI, « le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », avait-il souligné lors d’un discours télévisé. Récemment, le chef d’État-major israélien a annoncé la nomination d’un attaché militaire pour la première fois au Maroc, le colonel Sharon Itah, qui prendra ses fonctions dans les prochains mois. Cette nomination coïncide avec l’élévation du bureau de liaison israélien à Rabat au rang d’ambassade et l’intention du Maroc de faire de même à Tel Aviv.

Néanmoins, ce rapprochement tous azimuts ne fait pas l’unanimité au Maroc, surtout depuis l’accession au pouvoir en Israël de courants ultra-nationalistes. Malgré une mobilisation militante en baisse, la cause palestinienne continue de susciter une immense sympathie au sein de la population marocaine. Un haut responsable marocain a assuré que « le renforcement de nos relations avec Israël ne se fera pas au détriment de notre position de principe en soutien au peuple palestinien et à ses droits légitimes ».

Rédaction DBNEWS
21/07/2023