Les relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite, Israël et les enjeux liés à la question palestinienne.
Normalisation
(Politique internationale). L’épineuse question de la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël, longtemps sujette à des spéculations et des négociations, prend une tournure décisive. Dans un communiqué ferme du 7 février, le royaume saoudien a déclaré sans équivoque qu’aucune normalisation diplomatique avec Israël ne serait envisagée tant qu’un État palestinien n’aura pas été reconnu dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Le contexte des négociations entre l’Arabie saoudite et Israël avait suscité des interrogations sur le soutien de Riyad à la cause palestinienne. Cependant, la récente déclaration du royaume met fin à toute spéculation en affirmant clairement ses conditions préalables à toute normalisation. Cette position tranchante souligne l’importance accordée par l’Arabie saoudite à la question palestinienne dans le contexte diplomatique actuel.
Le refus catégorique de Riyad
L’Arabie saoudite, dans un geste de clarté diplomatique, a écarté toute idée de normalisation avec Israël avant un cessez-le-feu à Gaza et la création d’un État palestinien conforme aux frontières de 1967. Cette position a été soulignée après des déclarations ambiguës du porte-parole de la Sécurité nationale américaine, John Kirby, laissant entendre une normalisation imminente entre Riyad et Tel Aviv, même en pleine escalade des combats à Gaza. La déclaration catégorique de l’Arabie saoudite marque un tournant décisif dans les négociations en cours. Elle met en évidence la détermination du royaume à conditionner toute normalisation à des avancées concrètes pour la cause palestinienne. Cela contraste avec les attentes suscitées par les commentaires antérieurs de responsables américains, soulignant ainsi la volonté de Riyad de prendre une position ferme, indépendante des pressions extérieures.
Les enjeux
La normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël, un objectif majeur du président américain Joe Biden, s’avère plus complexe que les accords d’Abraham signés par son prédécesseur Donald Trump. Les négociations sont restées opaques, l’Arabie saoudite préférant ne pas compliquer les pourparlers en cours entre Washington et les Palestiniens. Cependant, depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, Riyad a changé sa donne, refusant de risquer un plus grand conflit régional sans une solution palestinienne adéquate. Les enjeux diplomatiques autour de la normalisation se complexifient avec la guerre à Gaza, modifiant la dynamique régionale. L’Arabie saoudite, autrefois prudente dans ses déclarations, adopte désormais une approche plus assertive, soulignant la nécessité d’une solution palestinienne avant tout rapprochement avec Israël. Ce changement de ton met en lumière la complexité des relations régionales et l’influence des événements actuels sur la stratégie diplomatique de Riyad.
Entre l’Iran et les Pressions Internationales
L’Arabie saoudite joue un jeu d’équilibriste délicat, cherchant à maintenir son statut de grande puissance régionale. Face au soutien affiché de l’Iran à la cause palestinienne, Riyad se positionne aux côtés des Palestiniens, malgré les pressions contraires de la Maison-Blanche. La stratégie de Riyad est axée sur le multilatéralisme, encourageant une autogestion régionale pour réduire la dépendance aux facteurs internationaux. Ce positionnement se reflète également dans les démarches de détente avec Téhéran, marquées par la réouverture des ambassades respectives à l’été dernier. Le rôle diplomatique de l’Arabie saoudite s’avère être un exercice délicat d’équilibre entre des alliances régionales et des pressions internationales. En soutenant la cause palestinienne tout en cherchant à normaliser ses relations avec Israël, Riyad tente de maintenir une neutralité positive. Cette approche vise à favoriser l’autogestion régionale tout en évitant d’être entraînée dans des alliances internationales préjudiciables. La détente avec Téhéran s’inscrit dans cette stratégie plus large de Riyad, cherchant à préserver sa position de leader au sein du monde arabe.
Rédaction DBNEWS
09/02/2024
