L'envoyé spécial du président américain pour le climat John Kerry et le Premier ministre chinois Li Qiang.
L'envoyé spécial du président américain pour le climat John Kerry et le Premier ministre chinois Li Qiang.

Mardi à Pékin, une rencontre cruciale a eu lieu entre John Kerry, émissaire américain pour le climat, et Wang Yi, le plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie. Cette réunion revêt une importance capitale alors que les deux principaux pollueurs de la planète renouent le dialogue sur la question cruciale du changement climatique. Dans un contexte où le réchauffement climatique s’intensifie dangereusement, John Kerry s’est entretenu avec son homologue chinois Wang Yi dans le but de rétablir une coopération sino-américaine décisive sur le climat, mise à mal par les tensions géopolitiques.

John Kerry, l’émissaire américain pour le climat & Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères chinois.
John Kerry, l’émissaire américain pour le climat & Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères chinois.

Dialogue Climatique de Haut Niveau : John Kerry et son homologue chinois cherchent à raviver la collaboration environnementale

En sa visite officielle en Chine du 16 au 19 juillet, John Kerry a atterri à Pékin dimanche, où il a été chaleureusement accueilli par M. Wang au palais du Peuple. Le lundi, il a eu l’opportunité de rencontrer son homologue chinois, Xie Zhenhua. Ancien secrétaire d’État, John Kerry occupe depuis 2021 le rôle d’envoyé spécial du président Biden pour le climat.

Sa mission consiste à mobiliser les pays du monde entier dans l’effort collectif contre le changement climatique en préparation de la 28ᵉ Conférence des Parties sur le Climat de l’ONU (COP 28), qui se tiendra à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, du 30 novembre au 12 décembre 2023. Lors de cet événement, les représentants de pays du monde entier se rassembleront pour discuter des défis climatiques actuels et élaborer des stratégies concrètes en vue de protéger notre planète pour les générations futures.

La Chine étant le principal émetteur mondial de gaz à effet de serre, la participation de Pékin est essentielle pour atteindre l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à +1,5 °C. C’est pourquoi la rencontre entre Kerry et Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, revêt une importance cruciale. L’enjeu est de taille, et une action renforcée de la part de la Chine est nécessaire pour garantir la réussite de cette entreprise collective et assurer la préservation de notre environnement pour les générations à venir.

« Le climat nécessite une coopération internationale et non des confrontations. La Chine est prête à travailler avec les États-Unis dans ce but », a déclaré Wang Yi, selon l’agence Chine Nouvelle.

Un dialogue suspendu par la rivalité sino-américaine

Pendant l’ère Obama, la Chine et les États-Unis entretenaient un dialogue régulier sur le climat. Mais, cette coopération a été suspendue sous Trump, climato-sceptique assumé. Depuis l’arrivée de Biden, les contacts ont repris. John Kerry s’était déjà rendu à Shanghai en septembre 2021. Las, les sujets de tension entre les deux puissances (Taïwan, droits de l’homme, guerre commerciale) compliquent le dialogue. Lors d’un briefing régulier, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a souligné que le changement climatique constitue un défi commun pour toute l’humanité. Elle a également affirmé que la Chine s’engagera dans un dialogue avec les États-Unis concernant les questions liées au changement climatique, en travaillant conjointement pour relever ces défis et améliorer le bien-être des générations actuelles et futures.

Le dialogue sur le climat avait été interrompu il y a près d’un an lorsque la Chine avait suspendu ses échanges pour protester contre le déplacement à Taïwan de Nancy Pelosi, qui était alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis. Cependant, l’atmosphère semble désormais propice à la reprise des échanges, malgré la volonté de Washington d’afficher sa fermeté dans ce domaine.

« Le climat ne peut être séparé des autres enjeux. Une confiance politique renforcée entre nos pays est nécessaire », a souligné Wang Yi selon le New York Times.

L'envoyé spécial du président américain pour le climat John Kerry et le Premier ministre chinois Li Qiang.
L’envoyé spécial du président américain pour le climat John Kerry et le Premier ministre chinois Li Qiang.

La Chine sous pression pour rehausser ses ambitions

La Chine est pour le moment le plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre, et ses émissions continuent de croître d’année en année. Cependant, afin de freiner le réchauffement climatique et de respecter les objectifs fixés par l’accord de Paris visant à limiter ce réchauffement à 1,5°C voire 2°C, une réduction notable des émissions mondiales s’avère incontournable dès maintenant. Un autre défi majeur réside dans le fait que la Chine est également le plus grand consommateur de charbon au monde, une source d’énergie extrêmement polluante. Pour parvenir à une neutralité carbone, il est impératif que la Chine réduise sa dépendance envers le charbon et oriente massivement ses investissements vers les énergies renouvelables. Heureusement, des signes positifs se dessinent, puisque la Chine a déjà entrepris des démarches pour réduire ses émissions bien avant l’échéance de 2030, et son objectif est d’atteindre la neutralité carbone bien avant l’échéance de 2060. Ce virage vers les énergies durables est essentiel pour assurer un avenir plus propre et durable pour la planète.

« Nous espérons que la Chine fixera bientôt de nouveaux objectifs forts pour 2030. C’est indispensable pour maintenir nos chances de limiter le réchauffement », a insisté Kerry lors de sa rencontre avec Wang Yi.

Coopération renforcée sur le méthane et les forêts

Malgré ces tensions, des motifs d’espoir existent. En novembre 2021, lors du sommet Biden-Xi, Washington et Pékin avaient annoncé le lancement d’un groupe de travail conjoint sur le climat. Ce groupe planche sur des solutions pour réduire les émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, dans des secteurs comme l’agriculture et les déchets. Autre chantier : la préservation des forêts tropicales, cruciales pour absorber le CO2, mais menacées par la déforestation. « La Chine et les États-Unis ont une responsabilité particulière pour montrer la voie de la coopération sur le climat. Le monde observe attentivement », a insisté John Kerry lors de son déplacement à Pékin. Alors que l’urgence climatique s’accélère, le dialogue sino-américain reste un enjeu clé pour espérer respecter les objectifs de l’Accord de Paris, et garantir un avenir viable à l’humanité.

 

Rédaction DBNEWS
18/07/2023

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