Un coup d’Etat déjoué au Ghana. C’est l’annonce faite par des responsables gouvernementaux après qu’un groupe de personnes a été intercepté avec un arsenal. Leur entretien se poursuit auprès des forces de sécurité, mais l’histoire a du mal à convaincre les Ghanéens.
Dans la soirée du lundi 23 septembre, le ministère ghanéen de l’Information a diffusé la nouvelle sur son compte Twitter. Trois hommes, Frederick Yao Mac-Palm, Ezor Kafui et Bright Allan Debrah Ofosu, ont été arrêtés et sont actuellement interrogés. Ils sont notamment accusés d’un « complot dont l’objectif ultime est de déstabiliser le pays ».
Les suspects ont notamment créé un groupe connu sous le nom de Take Action Ghana (TAG) dont l’objectif était de mobiliser les jeunes pour “l‘édification de la nation” et de les « radicaliser » contre le régime en place.
L’arrestation des trois hommes est le fruit d’une investigation et une surveillance de plus de quinze mois qui a aussi permis de mettre la main sur un arsenal. Six pistolets, trois grenades, 22 engins piégés, deux chargeurs AK47, un long couteau, du matériel informatique, un enregistreur vocal, un passeport ghanéen obtenus avec l’aide de militaires au sein de l’armée nationale, détaille le communiqué du ministère de l’Information.
Scepticisme
Mais au sein de la population ghanéenne, cette annonce de coup d’Etat déjoué a du mal à convaincre, notamment en raison du faible nombre d’armes découvertes ainsi que des hommes censés mener à bien le projet.
Un analyste en sécurité, Festus Aboagyehe, s’est par ailleurs demandé sur quelle base se sont fondées les autorités pour conclure que les suspects planifiaient de “déstabiliser” le pays.
“Les agences impliquées doivent être suffisamment professionnelles pour expliquer en quoi consiste exactement ce groupe”, a déclaré à la presse locale cet officier retraité de l’armée. “Je ne comprends pas exactement ce que signifie + viser la présidence +”.
Le Ghana est considéré comme un îlot de stabilité dans une région instable et turbulente. La nation ouest-africaine est dirigée par des gouvernements élus démocratiquement depuis 1992 et se prépare à organiser de nouvelles élections en fin d’année prochaine, lors desquelles l’actuel président Nana Akufo-Addo devrait briguer un second mandat.
Par RSA Avec Africanews – Carole KOUASSI