Tigré: les dirigeants éthiopiens veulent « repousser les attaques » après une nouvelle offensive rebelle



Tigré: les dirigeants éthiopiens veulent « repousser les attaques » après une nouvelle offensive rebelle

Tigré: les dirigeants éthiopiens veulent « repousser les attaques » après une nouvelle offensive rebelle

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a promis mercredi de « repousser les attaques » des « ennemis » après une nouvelle offensive rebelle au Tigré, région du nord de l’Ethiopie en proie depuis huit mois à la guerre et à une grave crise humanitaire.

Lundi, les forces rebelles, nommées Forces de défense du Tigré (TDF), ont lancé une nouvelle offensive dans le sud et l’ouest de la région, dont elles avaient repris le contrôle de la majeure partie fin juin, y compris la capitale, Mekele, conduisant le gouvernement à proclamer un cessez-le-feu unilatéral.

« Nous nous défendrons et nous repousserons ces attaques de nos ennemis internes et externes, tout en travaillant à accélérer les efforts humanitaires », a déclaré mercredi M. Abiy sur Twitter.

Le Premier ministre, dont le parti a récemment remporté très largement les élections, n’a pas dit précisément à qui le terme « ennemis externes » faisait référence.

Le général Bacha Debele, de l’armée éthiopienne, lui a fait écho, affirmant que les forces fédérales étaient « prêtes à reprendre l’offensive et à rentrer de nouveau dans les zones occupées » par les TDF, selon ses propos rapportés par les médias d’Etat.

La région Amhara, qui borde le Tigré au Sud, dont les forces sont engagées aux côtés de l’armée fédérale dans ce conflit, a émis des menaces similaires. Les autorités de la région ont affirmé que « tous les Ethiopiens devraient fournir un soutien salutaire aux efforts de maintien de l’ordre conduits contre le TPLF. »

Après avoir qualifié de « blague » le cessez-le-feu proclamé par Addis Abeba, les TDF en ont accepté le principe, à condition notamment d’un retour des forces amhara et érythréennes « à leurs territoires d’avant-guerre ».

Les troupes de l’Amhara ainsi que de l’Erythrée voisine ont épaulé l’armée fédérale depuis le début du conflit. Les Amhara revendiquent de longue date le sud et l’ouest du Tigré.

Mardi matin, un porte-parole des rebelles, Getachew Reda, a déclaré à l’AFP qu’une nouvelle offensive avait été lancée la veille dans ces deux zones, dans le but de « libérer chaque centimètre carré du Tigré ». Il a notamment affirmé que les TDF contrôlaient la majorité du sud de la région, dont la ville principale, Alamata.

Ces propos étaient difficilement vérifiables, les réseaux de communication étant largement coupés au Tigré.

– « Souffrances et morts inutiles » –

Après des mois de tensions, M. Abiy, lauréat du prix Nobel de la paix en 2019, a lancé le 4 novembre 2020 une opération militaire au Tigré pour chasser et désarmer les autorités locales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Mercredi, Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, s’est inquiétée d’une extension du conflit, affirmant que « la poursuite des combats ne mènera qu’à des souffrances et des morts inutiles ».

Soulignant que les forces rebelles ont repris les combats et les accusant de « sacrifier des enfants et des jeunes », M. Abiy a affirmé que le gouvernement avait proclamé le cessez-le-feu afin de « donner aux gens un sursis durant la saison agricole et pour permettre aux opérations d’aide humanitaire d’agir sans entrave ».

La guerre au Tigré a été marquée par des atrocités ainsi que par le spectre grandissant de la famine.

Selon l’ONU, plus de 400.000 personnes y ont « franchi le seuil de la famine », mais l’aide humanitaire peine à arriver sur place.

A Bruxelles, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Josep Borrell a appelé lundi les Etats membres à envisager des sanctions contre le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, affirmant que la situation « n’a jamais été pire » au Tigré.

Mardi, les combats ont touché un camp de réfugiés à Mai Aini (ouest du Tigré), passé selon des sources sous contrôle des forces tigréennes.

Des résidents de Mai Aini et du camp voisin d’Adi Harush, qui abritent tous deux des Erythréens ayant fui le régime d’Asmara, ont fui à pied, selon des sources humanitaires.

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Avec La Libre Afrique

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