Dimanche 8 janvier 2023, le Brésil a sombré dans le chaos lorsque des centaines de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro ont pris d’assaut le Capitole et les bureaux du président nouvellement élu, Luis Inacio Lula da Silva, à Brasilia.
Une démocratie en danger !
L’attaque, qui a été condamnée par Bolsonaro lui-même, a choqué la nation et déclenché une tempête de débats sur l’impact potentiel de cet acte de violence. Si les dommages immédiats causés au bâtiment du Congrès ont été relativement mineurs, les conséquences politiques, économiques et sociales de l’incident sont incalculables.
Les partisans de l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro sont entrés à la fois dans le Congrès et dans le Palais présidentiel. Ils ont laissé derrière eux un chemin de destruction. Les manifestants ont brisé des fenêtres, renversé du mobilier, détruit des œuvres d’art et volé la Constitution originale du pays de 1988. Des armes ont également été saisies et des véhicules ont été endommagés. Plusieurs journalistes ont été attaqués et leurs équipements volés. Le palais du Planalto et le Tribunal suprême fédéral ont été inondés par le système d’arrosage des manifestants. Après ce chaos, plus de 400 personnes ont été arrêtées et le gouverneur de Brasília, Ibaneis Rocha, a été suspendu pour 90 jours par le juge Alexandre de Moraes.
Les réactions internationales
La communauté internationale a réagi vivement à la tentative de coup d’État au Brésil. Le président américain Joe Biden et le président français Emmanuel Macron ont tous les deux condamné l’attaque et ont déclaré leur soutien à la démocratie brésilienne. Le Canada, l’Union européenne et l’Organisation des États américains ont aussi condamné l’attaque et ont confirmé leur soutien au gouvernement brésilien et à ses institutions démocratiques. CODEPINK, une organisation de défense des droits de l’homme, a également exprimée sa profonde indignation face à cette tentative de prendre le pouvoir par la force. De son côté, Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a promis de punir les partisans de Bolsonaro et de défendre la démocratie du Brésil.
Les conséquences politiques du soulèvement des Bolsonaristes
Les répercussions politiques de l’attaque des partisans de Jair Bolsonaro ont mis en lumière la fragilité de la démocratie brésilienne. Le secrétaire à la Défense brésilien, a déclaré que l’attaque était un « coup d’État ». Plusieurs autres dirigeants brésiliens ont aussi condamné l’attaque et ont appelé à la restauration de l’ordre. En outre, le procureur général du Brésil a ouvert une enquête pour identifier et poursuivre les auteurs de l’attaque.
Quoi qu’il en soit, de nombreux Brésiliens ont été profondément choqués par l’apparente facilité avec laquelle des militants pro-Bolsonaro ont pu pénétrer dans les lieux publics les plus importants du Brésil. Et par la violence dont ils ont fait preuve. Cela a conduit à un débat intense sur la sécurité et la préparation des forces de sécurité brésiliennes à faire face à de telles situations. De plus, cette attaque a mis en lumière l’importance de la défense des institutions démocratiques au Brésil. L’effet le plus immédiat de l’incident, est qu’il a créé une brèche dans la coalition qui soutient les politiques de Bolsonaro. Cette dissension entraîne de facto une perte importante du capital politique de Bolsonaro. Puisque ce dernier n’a pas été en mesure de contrôler ses partisans au sein du Congrès brésilien. Et a laissé la violence perturber le processus politique au Brésil.
Les inconditionnels de Jair Bolsonaro qui ont attaqué le Capitole ?
Les partisans de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro sont principalement des militants politiques, des membres des mouvements politiques pro-Bolsonaro et des sympathisants de Bolsonaro. L’événement a mis en lumière le fossé entre les partisans de Bolsonaro et ceux qui soutiennent le président élu Luis Inácio Lula da Silva. Il a également exacerbé la polarisation politique qui existe au Brésil, et qui a conduit à une augmentation des tensions entre les différents groupes politiques et sociaux. En outre, cet assaut de violente a révélé le manque de confiance des Brésiliens dans la démocratie brésilienne.
Brésil, Lula et l’appel à la réconciliation de tous les Brésiliens
Le 1er janvier, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a appelé à la réconciliation entre les Brésiliens lors de son investiture. Mais la démocratie dans le pays a été sapée à la suite de la tentative de coup d’État du 8 janvier 2023.
En effet, la réconciliation ne peut être possible, que si les Brésiliens sont prêts à reconnaître leurs différences, à faire preuve d’empathie, à se respecter et à travailler ensemble pour résoudre les problèmes qui les divisent. Les Brésiliens doivent s’engager à un dialogue ouvert et honnête et écouter les points de vue des autres. Il est également important que les Brésiliens réfléchissent à leur histoire et à leurs différences culturelles. C’est seulement après ce processus d’acceptation de l’autre que les Brésiliens parviendront à trouver un consensus, et pourront commencer à construire un avenir positif et inclusif pour tous.
Anne Marie DWORACZEK-BENDOME
9 JANVIER 2023