Le 31e sommet de la Ligue arabe, s’ouvrira, cet après-midi à Alger, en présence des dirigeants des pays membres de l’organisation ou de leurs représentants, ainsi que des invités à l’image du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, arrivé en début de matinée. Le quorum pour la tenue de ce rendez-vous est atteint, en dépit de l’absence de plusieurs dirigeants arabes qui se sont faits représenter par leurs envoyés spéciaux ayant conduits leurs délégations respectives.
En attendant la venue de l’émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, les Présidents tunisien, Kaïs Saïed, et égyptien, Abdel-Fattah Sissi étaient parmi les derniers à rejoindre la capitale algérienne en début de matinée de ce mardi. Les deux dirigeants ont été accueillis à l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger par le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Ce sommet s’ouvrira sans la présence de prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane, du roi Abdallah II de Jordanie, du souverain marocain, Mohamed VI, du sultan d’Oman, Haïtham ben Tariq, de l’émir du Koweït, Nawaf al-Ahmad al-Jaber al-Sabah et du roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa. Le Président Libanais, Michel Aoun, n’a pas effectué également le déplacement à Alger. Du même pour le Président des Emirats arabes unis Mohammed ben Zayed Al Nahyan.
L’explication de Ramtane Lamamra
Répondant aux questions des journalistes, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a fourni ses explications. Selon lui, « certains dirigeants arabes avaient des obligations, à l’image du roi du Bahreïn qui doit recevoir dans les prochains jours le pape. Quant au Président libanais, son mandat a expiré le 31 octobre et ses prérogatives ont été transférées, selon la Constitution du pays, au président du conseil des ministres ».
« Nous avons déployé des efforts pour assurer la participation de tous les dirigeants arabes. Le peuple algérien souhaite la bienvenue à tous nos dirigeants », a-t-il déclaré, avant d’aborder l’absence du roi Mohamed VI. « En ce qui concerne le Maroc, vous avez constaté qu’un envoyé spécial du président de la République s’est déplacé à Rabat et a transmis la lettre d’invitation. Le Maroc a participé au niveau des ambassadeurs et des ministres des Affaires étrangères. D’après ce qui a été annoncé, nous pensions que le roi Mohamed VI allait participer personnellement à ce sommet et nous avions été informés lundi matin que ce ne sera pas le cas », a-t-il détaillé.
Le chef de la diplomatie algérienne a estimé que « c’est aux historiens de dire à l’avenir s’il y avait une occasion ratée pour le Maghreb arabe et le monde arabe » et si « la réponse est positive, de dire qui assurerait un tel échec ».
Selon lui, l’Algérie « respecte » les décisions des dirigeants arabes concernant la participation à ce sommet, entre ceux qui participent personnellement, et les autres qui ont désigné un représentant.
Le message de Vladimir Poutine
A quelques heures du début des travaux du sommet arabe, le Président russe, Vladimir Poutine a adressé un message aux participants affirmant que « les problèmes aigus doivent être réglés dans le strict respect de la souveraineté des pays ». « Les problèmes militaires et politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord […] doivent être réglés sur une base juridique généralement adoptée, avec un respect strict de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États », a-t-il déclaré dans un message diffusé par l’agence russe Sputnik.
Citant les crises syrienne et libyenne, yéménite et israélo-palestinienne, le dirigeant russe réaffirme la disponibilité de son pays à coopérer avec la Ligue arabe. « La Russie est prête à continuer de développer pleinement la coopération avec la Ligue arabe et tous ses membres, notamment pour renforcer la sécurité au niveau régional et global », a-t-il ajouté, affirmant qu’un « système multipolaire des relations internationales est en train de se former, qui se base sur l’égalité des droits, la justice et le respect des intérêts réciproques légitimes ».
« L’assainissement de la situation internationale et la résistance aux menaces actuelles nécessitent une coordination des efforts collectifs et rendent plus prisées les structures multipartites telles que la Ligue arabe », a-t-il indiqué.
Préparé au niveau des ambassadeurs, puis par les ministres des Affaires étrangères, le sommet d’aujourd’hui devra se pencher sur plusieurs dossiers, particulièrement le conflit israélo-palestinien et la situation en Syrie, en Libye et au Yémen ainsi que la sécurité alimentaire arabe. Le sommet, tel que voulu par les autorités algériennes, devra adopter une déclaration consacrant « l’unification des rangs arabes face aux défis régionaux et internationaux actuels et à venir ».
RSA avec AA Par Aksil Ouali