Alors que le Gabon traverse une période d’effervescence politique à l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, Séraphin Akure-Davain, figure emblématique de la scène politique nationale, fait son retour. Comme nombre de membres de l’élite gabonaise, il incarne l’opportunisme dans sa forme la plus pure. Alternant alliances et trahisons, il évolue au gré des pouvoirs en place, dévoilant une absence criante de convictions au détriment de l’intérêt général. Récemment coopté au sein de l’association « Ossimane », symbole de l’ascension du président Brice Clotaire Oligui Nguema, Akure-Davain confirme une fois de plus sa capacité à s’adapter aux circonstances pour servir ses propres intérêts.
Politique gabonaise | Par Anne-Marie DWORACZEK-BENDOME
Un parcours politique marqué par l’opportunisme
Séraphin Akure-Davain, médecin de formation, a troqué sa blouse blanche pour les arènes politiques gabonaises, mais son engagement semble guidé par un seul credo : l’opportunisme. D’abord membre du Parti démocratique gabonais (PDG), il s’est forgé une réputation de tribun redoutable, maniant la rhétorique avec une dextérité déconcertante. Pourtant, derrière ce vernis d’éloquence se cache un pragmatisme froid et calculateur. En 2010, il quitte le parti démocratique gabonais (PDG) après une polémique, marquant le début d’une série de volte-faces politiques. Il fonde ensuite l’Alliance pour le Nouveau Gabon (ANG), puis Les Démocrates, avant de créer Les Démocrates Libres (LDL) en 2023. Chaque virage, chaque changement de cap, semble dicté par un calcul égoïste, une soif insatiable de pouvoir et de privilèges.
Akure-Davain incarne cette classe politique gabonaise qui, plutôt que de servir le pays, se sert de lui. Son parcours est un miroir des dérives d’un système où les convictions politiques sont monnayables et où les alliances se font et se défont au gré des intérêts personnels. Alors que le Gabon lutte pour son développement, des figures comme lui prospèrent dans l’ombre des palais, perpétuant un cycle de prédation et de corruption.
L’alliance avec Ali Bongo : un pacte avec le diable
En février 2023, Akure-Davain franchit une nouvelle étape dans son opportunisme en s’alliant à la « Young Team » d’Ali Bongo. Cette mouvance, déterminée à maintenir le régime déchu en place, trouva en lui un allié précieux. Il participa activement à la concertation de l’esplanade de la Défense, co-présidence avec le Premier Ministre Alain Claude Bilie By Nze pour la majorité. Une mascarade visant à légitimer une présidence à vie pour Bongo, piétinant ainsi les principes de l’État de droit.
Cette collaboration lui valut un récépissé pour son parti, Les Démocrates Libres, devenant ainsi un rouage essentiel du système. Sous Omar Bongo, Ali Bongo, et maintenant Brice Clotaire Oligui Nguema, Akure-Davain incarne cette élite gabonaise qui préfère se servir plutôt que servir. Son parcours illustre une réalité implacable : au Gabon, la politique est souvent un jeu de dupes où les principes sont sacrifiés sur l’autel des intérêts personnels.
L’association Ossimane : un nouveau virage opportuniste
Aujourd’hui, Akure-Davain rejoint l’ »association Ossimane », une nouvelle entité clé pour capter les faveurs du pouvoir transitionnel. Cette mue perpétuelle, tantôt pragmatique, tantôt versatile, soulève une question : adaptation stratégique ou trahison des principes ? Pour Akure-Davain, la réponse est sans équivoque : l’intérêt personnel prime sur l’intérêt collectif.
L’association Ossimane, présentée comme un espace de dialogue, est en réalité un outil de cooptation et de contrôle. En y adhérant, Akure-Davain confirme son statut de caméléon politique, toujours prêt à changer de couleur pour survivre. Alors que le Gabon manque de routes, d’électricité et d’eau potable, il prospère dans l’ombre des palais, perpétuant un système qui étouffe tout espoir de progrès.
Opportunisme politique : Un symbole du mal gabonais
Soixante-quatre (64) ans après l’indépendance, le Gabon reste otage d’une classe politique vorace. Séraphin Akure-Davain en est l’archétype : un caméléon politique, toujours prêt à changer de couleur pour survivre. Son parcours, marqué par des alliances éphémères et des trahisons calculées, illustre le mal profond qui ronge le pays.
Tant que des figures comme lui continueront de prospérer, le Gabon restera englué dans la corruption et le sous-développement. Séraphin Akure-Davain incarne cette élite qui, au lieu de œuvrer pour bâtir un avenir durable pour le pays, préfère investir son talent à conforter un régime qui, en retour, le récompense généreusement. Son opportunisme ne constitue pas seulement une trahison envers le peuple gabonais, mais représente également un frein majeur au développement d’une nation qui mérite bien mieux.
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