Dahra, SenegalPhoto de Ewien van Bergeijk – Kwant sur Unsplash

Au Sénégal, les transporteurs sont entrés en grève mercredi contre les mesures gouvernementales sur l’insécurité routière. L’Etat a annoncé ces dispositions à la suite de l’accident meurtrier de Kaffrine du 8 janvier. Les chauffeurs estiment qu’elles ne correspondent pas à la réalité économique du pays.

Les transporteurs du Sénégal ont entamé, le mercredi 18 janvier, une grève illimitée pour protester contre les mesures prises dernièrement par l’Etat afin de renforcer la sécurité routière du pays. Ces dispositions gouvernementales font suite à la collision meurtrière (42 morts) survenue le 8 janvier dans la région de Kaffrine. Une semaine plus tard, le lundi 16 janvier, un nouvel accident a eu lieu à l’entrée de la commune de Ngueune Sarr, faisant 20 morts.

Certains syndicats se désolidarisent du mouvement

Ce mercredi à Pikine (Dakar), sur la principale gare routière des Baux Maraîchers, tous les bus en partance pour les villes de l’intérieur du pays ont garé pour respecter le mot d’ordre de grève. La plupart des syndicats ont décidé d’aller jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte en termes de recettes. Mais quelques organisations (CEATLCS, CAP SENEGAL, USTR et USETTA) ont renoncé à une participation, estimant que les discussions avec les autorités donnent des raisons d’espérer une amélioration de la situation sur les routes du Sénégal.

Des mesures en déphasage avec la réalité économique

Les grévistes, eux, dénoncent le manque de concertation et l’impossibilité d’appliquer certaines dispositions. Ils pointent notamment l’interdiction des porte-bagages d’ici à un an, alors que cette pratique permet d’augmenter les revenus pour pouvoir payer l’essence. Ils rejettent aussi l’interdiction de rouler la nuit pour les véhicules de transport public interurbains. Cette mesure mettrait au chômage de nombreux transporteurs, qui ne travaillent qu’à partir de 23h pour arriver à destination la journée. Les protestataires s’opposent en outre à l’interdiction d’importer des pneus usagés dans un pays à faible revenu.

Pour une augmentation du prix du transport

Nombre de professionnels jugent ces mesures en déphasage avec les réalités économiques ou les modes de vie des Sénégalais. Ils demandent donc leur suppression pure et simple. Par ailleurs, les transporteurs réclament une hausse des prix du transport face à la baisse récente des subventions aux carburants et l’augmentation de 100 francs CFA par litre du gazole et du super. En dépit de leur détermination, les syndicalistes du transport routier du Sénégal se disent prêts à suspendre leur mouvement dès que le gouvernent accepte d’ouvrir le dialogue.

Le ministre des Transports inflexible

Mais celui-ci promet de rester « ferme » en cas de demandes non raisonnables. Le ministre des Transports, Mansour Faye, avertit même « les fautifs » qu’il « ne lésinera devant aucun effort pour mettre en œuvre les décisions protectrices de la vie des citoyens ». Par ailleurs, il appelle « ceux qui veulent [sa] démission » à « faire preuve d’endurance » car il demeurre à la barre. En outre, le beau-frère de Macky Sall assure qu’il « se focalise sur les missions que le président de la République a bien voulu [lui] confier ». Notamment « essayer d’apporter des solutions par rapport aux préoccupations des Sénégalais ».

 

 



Avec Afric Telegrah

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