RDC : Personne ne pourra dire « je ne savais pas »
RDC : Personne ne pourra dire « je ne savais pas »

Edito par Hubert Leclercq

Le 23 décembre prochain, la République démocratique du Congo devrait élire le successeur de Joseph Kabila après près de 18 années de règne. Mais le président, hors mandat depuis décembre 2016, et toute sa clique n’entendent pas plier bagage ni, surtout, se soumettre au jeu démocratique qu’implique un passage par les urnes.

Le pouvoir en place est en passe d’organiser des élections plus que “douteuses” en se basant sur un fichier électoral unanimement critiqué avec près de dix millions d’inscrits “inconnus” et en recourant au vote électronique. Surréaliste dans un pays où moins de 15 % du territoire a accès à l’électricité et où une majorité des votants n’a jamais été confrontée à un écran tactile. Inconstitutionnel aussi. Le texte fondamental, promulgué en 2006 par Kabila, prévoit un vote sur bulletin papier… comme le prévoyait le calendrier électoral déposé en 2017 par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui n’a d’indépendante que le nom.

Face à cette volonté du pouvoir de piper les dés, avec un candidat transparent et sanctionné par l’Union européenne pour son rôle dans les massacres de civils lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, les leaders de l’opposition font front commun et ont lancé une série de manifestations pacifiques pour réclamer le retrait de cet arsenal frauduleux. La communauté internationale, elle, après s’être un tantinet mobilisée pour éviter que Kabila ne tente de se représenter pour un troisième mandat inconstitutionnel, est aphone. Pourtant, l’enjeu est de taille et dépasse les frontières de la RDC. Un scrutin organisé dans ces conditions ne peut déboucher que sur une contestation massive avec son lot de débordements, de répressions et l’inévitable instabilité qui jettera des millions de Congolais sur les routes, affectant les neuf pays voisins et, au-delà, une bonne partie du continent africain. Un jeu de dominos trop prévisible pour se contenter d’un rôle de spectateur passif.

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Avec La Libre Afrique

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