Au cours de la 10e Conférence sur la sécurité internationale de Moscou, le ministre malien de la Défense, le Colonel Sadio Camara a exprimé la volonté de Bamako de diversifier les partenaires afin de garantir sa souveraineté et préserver ses intérêts. Se faisant, il rejoint l’ex député de Kayes Aliou Diallo qui a appelé, il y a près d’un an, à une diversification de la coopération militaire.

A l’instar d’une poignée d’autres pays, le Mali a pris part à la 10e Conférence (Mcis-2022) sur la sécurité internationale de Moscou, organisée le 16 août 2022. A cette occasion, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le Colonel Sadio Camara, a tenu un discours sur la nouvelle posture de son pays, au-delà des éternelles récriminations contre la France.

En effet, il a fait savoir que le Mali, désormais « déterminé et décomplexé, ne permettra plus à une puissance de « prétendre à une quelconque exclusivité de la coopération malienne ». Il faut entendre par là que Bamako souhaite diversifier les « partenaires gagnant-gagnant ». Mais il ne choisira que « ceux qui ont la capacité et surtout la volonté de coopérer avec lui dans le respect de sa souveraineté et la préservation des intérêts mutuels ».

Mettre fin à l’exclusivité de la coopération malienne

Ces propos rappellent ceux tenus par l’ex député de Kayes, Aliou Diallo, le 16 octobre 2021 dans une tribune sur la sécurité au Mali. Trois mois auparavant, le chef de l’Etat français Emmanuel Macron avait annoncé le retrait des forces Barkhane du Mali compte tenu des fortes tensions avec la junte. Si Aliou Diallo n’a jamais souhaité un isolement de son pays et une rupture franche d’avec un allié historique, il avait déclaré que c’était une aubaine pour le peuple malien. Pourquoi ?

Selon le Président d’Honneur de l’ADP- Maliba, le mieux aurait été, depuis longtemps, de multiplier les partenariats avec diverses puissances afin de ne dépendre de personne et d’annihiler les veillées des uns et des autres.

Formation, fourniture d’équipements et renseignements

« Le retrait des soldats français nous place paradoxalement dans une position de force pour négocier au mieux » de nouveaux partenariats militaires, a analysé Aliou Diallo dans sa tribune. Ces alliances, multiples, évolutives et complémentaires, devraient être axées « sur la formation, la fourniture d’équipements, le renseignement… », a-t-il précisé. En outre, l’entrepreneur a demandé un recrutement massif de braves jeunes pour augmenter les effectifs de l’armée sur ce territoire très vaste (1,24 million km²).

Par ailleurs, Aliou Diallo invite les autorités à combattre le terrorisme par des moyens autres que les armes. Car les fusils n’ont jamais fonctionné en Afghanistan et en Somalie, notamment. Il souligne le fait que la violence djihadiste se nourrit de l’ignorance et du désespoir des populations. Le président d’honneur d’ADP-Maliba appelle ainsi à lutter contre ce fléau par une meilleure éducation, un meilleur accès aux services essentiels (eau potable, santé, etc.) et une  création massive d’emplois. « Il s’agit d’investissements qui entreront dans le cadre de mon Plan Marshall [pour le Mali] » potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs CFA, a promis le candidat à la présidentielle de 2024.

 

 



Avec Afric Telegrah

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.