PRE : 2019, année d'échéance !

Lancé pour redynamiser la création d’emplois et des richesses, accélérer la diversification économique et asseoir les finances publiques sur une trajectoire soutenable, le Plan de relance économique (PRE), calqué sur le modèle du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), avait pour objectif de parvenir à la relance de l’économie nationale affecté par la crise sur la période 2017-2019. Plus d’un an après son adoption et au regard du passage de témoin à la Primature, quel bilan établir de ce programme ?

Depuis 2017, année de mise en place de ce programme présenté comme la solution à la crise économique qui frappe le Gabon depuis 2014, le gouvernement gabonais conduit alors par le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, n’a cessé d’accorder une attention toute particulière à ce programme. Des ressources financières ont été constamment mobilisées pour la bonne conduite de ce programme, mais les résultats, il faut le reconnaître, peinent se faire ressentir. En effet, qu’il s’agisse du prêt triennal approuvé par le Fond monétaire international (FMI) en juin 2017, à hauteur de 642 millions de dollars au titre de son mécanisme élargi de crédit (MEDC) ou l’apport de la Banque africaine de développement (BAD) pour la même cause, les insuffisances du PRE sont plus frappantes au regard des sommes mobilisés jusqu’ici, et ce, malgré les assurances de l’ancien Premier ministre, chef du gouvernement Emmanuel Issoze-Ngondet, des avancées notables dans l’exécution de ce programme.

En avril 2017, le Premier ministre sortant, avait salué le bilan positif de ce programme, en montrant que les actions en faveur du rétablissement de l’équilibre des finances publiques ont favorisé un appui substantiel de 552 milliards de francs CFA de la part des partenaires financiers internationaux. Selon ce dernier, cet appui financier avait permis au Gabon d’améliorer sa situation financière, avec notamment la réduction du déficit budgétaire global de 6,6% du PIB en 2016 à 3,6% un an plus tard. La dette n’était pas en reste puisque, la mobilisation de ces fonds a permis de réguler le montant de la dette à 59% du PIB. Les efforts consentis dans le cadre de ce programme ont également permis à l’Etat de faire des économies de l’ordre de 55 milliards de francs CFA dans le cadre de la maîtrise des dépenses courantes et 13 milliards de francs CFA au titre de réduction de la masse salariale.

Pourtant, malgré ces efforts, l’impact économique et social du PRE demeure encore peu évident auprès de la population qui se demande peut-être à juste titre, l’importance de ce programme budgétivore et qui au final, ne change rien à leur situation. A la lecture du bilan d’étape dressé par les équipes conjointes du Secrétariat général du gouvernement et le Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE) la même année, c’est-dire en 2017, il apparaît clairement que les fonds décaissés par les partenaires internationaux pour la matérialisation de ce programme ne sont pas en totalité destinés au programme. Sinon, comment expliquer que malgré les sommes sollicités par le Gabon pour ce programme et allouées par les partenaires au développement, le financement du PRE est présenté par le BCPSGE comme une carence de pilotage qu’il faut pallier ?

L’érosion de la croissance économique, malgré des projections soutenable du FMI, la crise des liquidités qui a contraint le gouvernement à des concessions dans les dépenses budgétaires montre à quel point l’embellie économique peine à être effective au Gabon. Comment comprendre une telle situation quand on sait que le PRE devrait permettre de remonter la pente en toute sérénité ? Quid de 2019, année d’échéance de ce programme ?


Michaël Moukouangui Moukala



Avec Gabon Eco

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