Ils sont nombreux à fouiller dans les poubelles de Conakry à la recherche d’objets qui seront ensuite transformés. C’est le cas d’une jeune fille qui a réussi à ouvrir une galerie de meubles obtenus à partir d’objets de récupération.
Au milieu des ordures, Aïcha Traoré n’a d’yeux que pour les pneus usés. Cette jeune fille diplômée en journaliste fréquente régulièrement les dépotoirs de la capitale à la recherche d’objets qui lui servent de matières premières.
« La 1 ère phase de la collecte des pneus, c’est les récupérer de la décharge où je prends généralement. Ici, j’essaie de détecter les pneus afin de les sélectionner, voir quels sont les pneus que je peux utiliser dans ma confection des pneus pouffe et table », confie Mme Traoré.
Si ces pneus peuvent se retrouver dans des salons, les habitants proches des tas d’ordures se réjouissent de ne plus être victimes des fumées des pneus brûlés par des enfants.
« Nous savons que brûlant les pneus n’est pas bon pour la nature et ça rend malade la population et ça créé certains problèmes », avertit Mohamed habitant le quartier Kobaya, que nous trouvons près d’une décharge.
Mme Traoré quitte le dépotoir avec quelques pneus. Direction son atelier.
Les pneus sont ensuite lavés et peints avant la prochaine étape.
« L’étape de lavage de pneus est primordial puisqu’on ne peut pas faite de pouffe, du recyclage sans laver les pneus. Il faut qu’au préalable tout soit bien propre, bien désinfecté et prêt pour le recyclage », indique Mme Traoré.
Pour le recyclage, Mme Aïcha utilise du bois quelle découpe à l’aide d’une scie.
Ensuite, le reste est assemblé pour donner des poufs de plusieurs modèles. Un résultat qui satisfait la jeune décoratrice après un début difficile.
« Tout début est très difficile, d’abord c’était très compliqué pour des gens d’imaginer un pouf ou un meuble qui vient d’une décharge, c’était pas facile pour eux d’imaginer ça dans leur maison. Il fallait d’abord sensibiliser, leur faire comprendre qu’il y avait l’aspect environnemental et décoratif. Il faudrait qu’ils s’y habituent », affirme Mme Traoré.
La jeune créatrice a fabriqué plus de cinquante poufs et livré plusieurs commandes. Les clients semblent satisfaits. Fanta Diaby, cheffe d’entreprise, en est une.
« J’ai vu des produits sur internet, ils étaient super bien jolis. J’ai bien aimé. Et vu que je comptais aménager un coin pour de jeunes entraîneurs, j’ai donc porté mon dévolu sur des produits locaux et c’est ainsi que je pris contact avec elle et passé la commande. Tout s’est bien passé. J’ai assez de poufs partout dans la maison. C’est confortable. Les gens peuvent l’utiliser pour s’asseoir et même mettre des objets dedans », se félicite Mme Diaby.
Aïcha expose ses meubles dans sa galerie, elle a décoré des bureaux de plusieurs entreprises.
Avec VOA Afrique