Le Bénin a officiellement lancé les travaux de construction d’une pipeline entre le Bénin et le Niger pour acheminer le pétrole. La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre béninois d’Etat, chargé du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané.

Sous le financement de l’entreprise chinoise China National Oil and Gas Exploration and Development Company LTD, les travaux de construction du projet durerront deux (02) ans sur une distance de 1.980 km dont 675 km sur le territoire national béninois.

« Le choix en faveur de l’axe Niger-Bénin pour rejoindre la côte Atlantique en vue de l’exportation du pétrole nigérien, s’est imposé comme la meilleure des options. Et cela en raison des relations longues et anciennes entre notre pays le Bénin, la République sœur du Niger et nos amis chinois. Ces relations se sont renforcées et consolidées au fils du temps et ce projet en est un bel exemple », a déclaré le ministre Tchané. La réalisation de ce pipeline permettra de créer 3.000 emplois au Bénin d’après des sources locales.

Ce pipeline Niger-Bénin, bien que plus coûteux, a été finalement préféré à celui de 600 Km devant relié les champs pétroliers d’Agadem à l’oléoduc Tchad-Cameroun. Ce qui devait permettre l’exportation du brut nigérien à partir du port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud du Cameroun.

Ce chantier du pipeline initialement prévu vers le Cameroun en 2018

Initialement prévu pour 2013, cet oléoduc pour le Niger, est aujourd’hui une nécessité sinon une urgence. Le pays a signé un accord d’exploitation d’un second puits avec la China national petroleum corporation, dans l’Agadem, où le groupe extrait le pétrole depuis 2011. D’autres parts, l’exploitation du nouveau puits est prévue au plus tard fin 2018 et devrait permettre au Niger de produire 90.000 barils supplémentaires par jour pour atteindre une production globale de 110.000 barils par jour.

Perte de ressources financières pour le Cameroun

Mais en dehors de ces relations entre autorités tchadiennes et la CNPC, le gouvernement nigérien a lui-même hésité sur le projet devant relier le pipeline Tchad-Cameroun depuis fin 2014. Soit un peu plus d’un an après la signature, le 30 octobre 2013 à Yaoundé, d’un accord bilatéral fixant les conditions de transit du pétrole nigérien en terre camerounaise.

Officiellement, les raisons de cette hésitation nigérienne sont « l’insécurité grandissante à ses frontières et la menace permanente que fait désormais peser la secte fondamentaliste Boko Haram dans la région du Lac Tchad ».

De fait, le Cameroun sera l’un des grands perdants de la décision de la CNPC de construire plutôt un oléoduc entre le Niger et le Benin, « jugé moins exposé » à la menace Boko Haram ; en lieu et place d’une infrastructure moins coûteuse devant rejoindre le pipeline Tchad-Cameroun.

Ce droit de transit a été revalorisé une première fois le 29 octobre 2013, passant de 195 FCFA (0,41 dollars) le baril, à 618 FCFA (1,30 dollars) le baril. Cet impôt a été revalorisé une seconde fois le 30 septembre 2018, passant officiellement de 1,30 dollar à 1,32 dollar US le baril.

En effet, cette décision prive le Cameroun d’importantes ressources financières, l’exportation du pétrole nigérien via l’oléoduc Tchad-Cameroun étant assujettie au paiement de droits de transit au Trésor public camerounais.

Par Tinno BANG MBANG



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