Nord-Kivu: Environ 1000 cas de violences sexuelles enregistrés de janvier à novembre de cette année à Butembo (officiel)


A l’occasion de la célébration de la journée du 17 mai – dédiée aux FARDC – les victimes des massacres de Kikyo à Butembo (Nord-Kivu) ont réitéré leur réclamation de justice et réparation. Il s’agit de massacres perpétrés en 1998 par les Forces armées de la République démocratique du Congo dans la partie Nord de la ville, au lendemain de l’attaque de leur position à Kikyo, au quartier Kalemire dans la commune de Bulengera par un groupe Mai-Mai. Plusieurs rapports parlent de plus de trois cents personnes qui auraient perdu la vie.  Plus de vingt ans après, les survivants de ces massacres manifestent chaque année pour réclamer justice et réparation.

Les victimes étaient majoritairement des hommes. Mais, il y avait aussi des jeunes garçons et des enfants, selon les rapports. Elles étaient assimilées aux miliciens.

Certains de ces hommes auraient été enterrés vivants et aucun procès n’a jamais été ouvert à ce sujet. Maitre Billy Saghasa, chercheur en droit et qui a écrit sur ces massacres, explique les difficultés qui freineraient l’ouverture d’un tel procès :

« Il y a ce grand problème de qualification juridique. Deuxièmement, les présumés auteurs de ce crime, ce sont des gens qui occupent encore des hautes responsabilités au niveau de notre pays. Le troisième aspect, parmi les présumés auteurs il y a même ceux qui ne sont pas Congolais. Autre aspect, au lieu de rassembler les éléments de preuve, les gens en font un élément politique pour se faire élire député. »

Il soutient que cet évènement malheureux a eu des répercussions sociales à Butembo, dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui :

« Il y a eu l’émergence de ce qu’on a appelé les groupes de pression. Et il y a des gens qui vivent la misère parce qu’on avait tué les piliers de leurs familles. Si on y trouve une jeunesse un peu trop rebelle dans le comportement, ceux qui n’arrivent pas à digérer ce choc se livrent exactement à l’alcoolisme, à des drogues. »

Maitre Billy Saghasa recommande ainsi la création de juridictions pénales internationales au Congo par l’ONU, en vue de juger les auteurs de ces massacres. Il ajoute cependant que la demande de la création de ces juridictions doit être faite par l’Etat congolais.



Avec Radio Okapi

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