"Maltraitance sociale et Paix" au Gabon

La maltraitance induit une souffrance, quelque chose que l’on subit malgré soi. La paix évoque une situation où chacun se sent en sécurité, sans inquiétude et sans peur.

Le déni !

Or, dans le cas du Gabon, la majorité de la population vit la maltraitance au quotidien dans tous les domaines, tant dans la vie publique que dans la sphère privée. Et cette constante n’épargne personne.

Dans ce cas précis, j’ai du mal à comprendre les raisons qui ont poussées le président de l’Assemblée nationale, Sieur Faustin Boukoubi à faire publier un ouvrage, un recueil de textes sur la paix. Cette paix erronée qu’il exalte tant, s’adresse-t-elle à lui, aux siens, à ceux qui l’ont coopté et donné sa part du gâteau (Gabon) ou à l’ensemble de ses concitoyens ?

Pour ma part, il ne peut être question de paix quand l’ensemble des critères qui concourent à cette réalité sont absents.

Je pose les questions suivantes à cet Auguste personnage :

La jeune dame sans domicile qui dort à la belle étoile enceinte avec de jeunes enfants. Que signifie pour elle la paix au Gabon ?

Vos concitoyens qui vivent dans des quartiers pires que les favelas du Brésil, avez pris la peine de les rencontrer et d’échanger avec eux sur la problématique de la paix au Gabon ?

Aux populations dont le moindre déplacement est un calvaire en toutes saisons à cause des routes impraticables. Sont-ils en paix quand ils risquent de finir au bord d’un ravin ?

L’eau, symbole vie, indisponible dans de nombreux arrondissements de la capitale, sans oublier l’intérieur du pays. Que leur dit votre paix ?

Pour une population de 2,226 millions (2020), le rapport 2013 du cabinet McKinsey & Company sur l’état de la pauvreté au Gabon avait identifié 95 000 foyers percevant moins de 80 000 francs-CFA (121.6 EUR) par mois.

8 ans après, les rapports successifs et détaillés du Cabinet McKinsey, de la Banque mondiale, de la direction générale de la Statistique à travers l’Enquête d’évaluation de la pauvreté II (EGEP), du PNUD et dans une moindre mesure du Fonds monétaire international font état 700 000 personnes vivant avec moins de 600 francs (moins de 1 EUR) par jour. Dans votre précieuse paix, avez-vous une pensée pour ces gens qui peuvent être heurtés par votre recueil de texte ?

Le monde merveilleux de DISNEY

Coupé des réalités de vos compatriotes, il aurait été plus pertinent pour vous de parler de leur souffrance, en tant que président d’une assemblée, qui, nous dit-on, est la représentation, la voix du peuple, au lieu de cela, vous vous complaisez à biaiser les évidences. Mais on sait tous que pas la bouche qui mange ne parle pas. On l’a compris.