Mali : Le ministre français Le Drian convoqué par la justice
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est convoqué par la justice malienne dans le cadre d’une enquête portant sur une « atteinte aux biens publics et autres infractions » remontant à 2015.
« Le juge d’instruction du deuxième cabinet au tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako (pôle économique et financier) invite Monsieur Jean-Yves Le Drian à se présenter à son cabinet le lundi 20 juin 2022 pour affaire le concernant », précise la convocation, qui a été authentifiée, mercredi 11 mai, à l’AFP par la justice malienne.
Le Quai d’Orsay a indiqué mercredi soir à l’AFP n’en avoir pas été informé. « Aucune notification ni information d’aucune sorte ne nous est parvenue par les canaux appropriés », a-t-il assuré.
Une source judiciaire malienne a précisé que cette enquête faisait suite à une plainte d’une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée « Maliko » (« La cause du Mali »). « C’est une histoire d’attribution d’un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié« , a ajouté cette source.
Selon un document officiel consulté par l’AFP, l’affaire date de 2015, lorsque Ibrahim Boubacar Keïta était président du Mali. À cette époque, une société française – Oberthur Technologies – a obtenu pour une dizaine d’années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens.
« Le Drian était à l’époque ministre de la Défense. A-t-il appuyé le dossier pour défendre une entreprise française ou ses intérêts ? Voilà en gros ce que la justice malienne cherche à comprendre. Là, nous sommes au stade des enquêtes« , a déclaré à l’AFP une autre source judiciaire malienne.
De son côté, l’association Maliko (proche de la junte actuellement au pouvoir au Mali), qui a porté plainte et s’est constituée partie civile, a mis un document à la disposition de l’AFP. « Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret n°2015 – 06040 du 25 septembre portant code des marchés publics, ont été allègrement violées à l’occasion de l’attribution du marché susmentionné », affirme le document qui accompagne la plainte.
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Avec La Libre Afrique