Depuis le 22 septembre, Vincent de Paul Massassa et Léon Armel Bounda Balonzi dorment à la prison centrale de Libreville, au Gabon.
Une tempête d’accusations explosives s’abat sur ces deux personnages clés du régime renversé, le 30 août 2023, au Gabon. Et proches parents de l’ancien faiseur de roi du Palais Rénovation, l’inoubliable Ian Ghislain Ngoulou. Âme damnée et acolyte dévoué de Noureddine Bongo. Leur triste bilan : concussion, détournement de fonds publics, blanchiment d’argent, du chantage envers les géants pétroliers, la violation du secret professionnel, et bien d’autres méfaits. À leurs côtés, un individu d’origine libanaise, lui également englué jusqu’au cou dans un projet démesuré devenu un gouffre financier abyssal pour les caisses de l’État. Pendant ce temps, à quelques mètres de ce beau monde, c’est un océan de désolation. Le désespoir règne en maître sur une population qui vit dans une misère profonde. Les rues de la capitale sont jonchées de détritus. Et les femmes enceintes qui se rendent à la maternité Jeanne Ebori de Libreville sont prises en otage, incapables de régler leurs factures médicales, faute d’argent. Le contraste est saisissant avec la nomenklatura qui mène un train de vie princier.
Vincent de Paul Massassa
Le nombre d’anciens ministres d’Ali Bongo derrière les barreaux de la prison centrale de Libreville ne cesse de grandir. Le 22 septembre, Vincent de Paul Massassa et Léon Armel Bounda Balonzi ont rejoint les autres. Vincent de Paul Massassa, dernier « Monsieur Pétrole » du président déchu, avait pris ses fonctions en décembre 2019, après l’accident vasculaire cérébral de l’ancien président de la République. Malgré les soupçons de corruption et de détournement de fonds, il a occupé ce poste stratégique pendant quatre longues années, en toute impunité. Leur chute témoigne de l’effritement du régime et de la soif de justice qui traverse le Gabon. La roue de la fortune tourne, et aucun ministre n’est à l’abri de la sanction. La prison de Libreville, jadis le refuge des opposants politiques, s’est transformée en un symbole du réveil de la justice. La liste des déchus continue de s’allonger, et nul ne sait où elle s’arrêtera.
Bounda Balonzi :du népotisme aux travaux Publics
À ses côtés, Léon Armel Bounda Balonzi, nommé ministre en décembre 2019 avant d’être déchu de ses fonctions le 12 septembre 2022, lorsque le ministère des Travaux publics a été dissous. Parachuté ensuite à la tête du Faner, des soupçons légitimes planent quant à la véritable raison de sa nomination : ses liens familiaux avec l’épouse d’Ian Ghislain Ngoulou, lui aussi derrière les barreaux pour corruption, association de malfaiteurs, et atteinte au secret professionnel, sont pour beaucoup. Les rapports de son ministère, tels des secrets bien gardés, transitaient directement vers l’ancien directeur de cabinet du coordinateur général des affaires présidentielles, évitant ainsi toute forme de supervision du Premier ministre. Cependant, ce qui retient davantage l’attention, c’est la moisson fructueuse qu’il a réalisée grâce à sa négligence flagrante dans la gestion des fonds publics. Cela se manifeste particulièrement dans l’octroi du contrat de construction du marché de Potos, situé dans le sud-est du Gabon, en flagrant délit avec le code de passation des marchés publics.
La spirale judiciaire s’intensifie
Avec ces trois nouvelles inculpations, le compteur officiel des personnes entrées dans le viseur de la « Justice » des autorités de transition grimpe en flèche, atteignant désormais un total de douze individus. Parmi eux, trois sous résidence surveillée et neuve en détention préventive.
Rédaction DBNEWS
25/09/2023