Le Festival de Cannes fait la part belle aux réalisations africaines



Le Festival de Cannes fait la part belle aux réalisations africaines

Le Festival de Cannes fait la part belle aux réalisations africaines

Avec six films en lice – deux au sein de la Compétition officielle, quatre autres dans la Section Un certain regard – l’Afrique s’apprête à dévoiler ses multiples facettes sur la Croisette: Maroc, République démocratique du Congo, Sénégal, Soudan et Tunisie.

Sur les dix-neuf films en lice pour remporter la Palme d’Or cette année, le Festival de Cannes accueille deux longs métrages baignés par l’imaginaire africain. Il s’agit de Banel et Adama*, premier film de Ramata-Toulay Sy, cinéaste française d’origine sénégalaise et du film Les Filles d’Olfa de la Tunisienne Kaouther Ben Hania.
À cela s’ajoutent quatre films, balayant l’Afrique du Maroc au Soudan en passant par la RDC, présentés dans la section Un certain regard.

Objectif Palme

C’est son premier fait d’armes et non des moindres. Formée sur les bancs de montage de la Femis (2015), Ramata-Toulay Sy est parvenue, à 36 ans, à imposer sa voix au sein d’un concert largement dominé par les habitués de la Croisette : Kaurismaki, Moretti, Scorsese, Wenders… Parvenir à se glisser en compétition officielle avec un premier film aux côtés des poids lourds du cinéma mondial tient de l’exploit. Un pari pourtant déjà réussi en 2019 par un autre afro-descendant : Ladj Ly, originaire du Mali, avec son film Les Misérables.
Imaginé avant même la réalisation de son premier court métrage Astel, le film Banel et Adama a mis longtemps à pouvoir être produit. Le succès d’Astel – Prix SACD de la meilleure première œuvre de fiction et Prix spécial du jury au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand en 2022 – a permis à la jeune cinéaste de se faire connaître et d’imposer son regard.
Déjà réalisatrice de L’Homme qui a vendu sa peau, présenté en compétition à la Mostra, la Tunisienne Kaouther Ben Hania n’est pas inconnue du grand public. En 2017, son deuxième long métrage La Belle et la meute avait déjà été présenté à Cannes dans la section Un certain regard. Son nouveau documentaire Les Filles d’Olfa s’inscrit aux frontières de la fiction.

Le regard de quatre cinéastes africains

Quatre films nés en Afrique vont également tenter de s’imposer dans la section Un Certain regard.
À commencer par le film Augure*, premier long métrage du réalisateur belgo-congolais Baloji, artiste éclectique qui s’est d’abord fait remarquer sur la scène musicale, mais dont les clips et court métrage témoignaient déjà d’une créativité impressionnante et à toute épreuve.
Le Festival de Cannes fait la part belle aux réalisations africaines
Déjà réalisateur de deux courts métrages – Drari (2010) et L’Homme au chien (2014) – le Marocain Kamal Lazraq signe également sa première présence à Cannes avec son documentaire Les Meutes*.
Originaire de Rabat, sa compatriote Asmae El Moudir, déjà réalisatrice de La Carte postale (2020) et de quelques documentaires, y présente La Mère de tous les mensonges.
Enfin, le Soudanais Mohamed Kordofani proposera son premier film Goodbye Julia*. Autant de films qui explorent des formes de cinéma étonnantes et rares “parfois à la lisière de l’expérimentation” et qui témoignent “des liens historiques parfois complexes et douloureux entre l’Europe et le continent africain”, a souligné le délégué général Thierry Frémaux.

Un bal ouvert par les séries

Avec Abderrahmane Sissako (Timbuktu), Mahamat Saleh-Haroun (Lingui) ou Mati Diop (Atlantique), entre autres, les sélections de pellicules venues d’Afrique n’ont pas manqué au fil des ans à Cannes, Venise ou Berlin. Mais elles sont le plus souvent claisemées. Or, pour la première fois, cette année, chaque mois a apporté sa bonne nouvelle africaine, tant dans le domaine des séries que de celui du cinéma.
Ces six sélections parachèvent donc un printemps exceptionnel sur le plan des productions venues d’Afrique, avec des sélections inédites dans les deux grands festivals internationaux de séries : Séries Mania, en mars et CanneSeries, en avril.
Avec Black Santiago Club (Bénin-Sénégal), sur la tradition musicale du Bénin et Spinners sur un sport automobile extrême très populaire en Afrique du Sud, deux séries en compétition en mars et en avril dernier, la jeune génération des créateurs prouve qu’elle compte bien faire voyager son imaginaire sur les écrans du monde entier.

Carrosse d’or pour Souleymane Cissé

Le Festival de Cannes fait la part belle aux réalisations africainesSi l’on ajoute à cela cette sextuple sélection dans le cadre du 76ème Festival de Cannes, la saison est à coup sûr exceptionnelle. D’autant que la Quinzaine des cinéastes, autre prestigieuse section parallèle cannoise, rendra hommage cette année au réalisateur malien Souleymane Cissé (Yeelen, Finyé, Waati) en lui décernant son prestigieux Carrosse d’or, mercredi 17 mai.
Ouverte ce mardi 16 mai, la 76ème édition livrera son palmarès le 27 mai prochain.
Karin Tshidimba
Nb: Les 4 films marqués d’une étoile* sont également en lice pour la Caméra d’Or, trophée qui récompense la meilleure première œuvre présentée à Cannes, toutes sections confondues.

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Avec La Libre Afrique

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