Pour contrôler les eaux riches du Sahara occidental, les forces armées du Royaume du Maroc utilisent des avions de combat et des patrouilles fournies par la France. Cette situation illustre les relations incestueuses entre Paris et Rabat, qui contribuent à bloquer la résolution de ce conflit sans fin.
Sahara occidental: les armes de l’occupation marocaine
Parmi les équipements militaires identifiés: Mirage F-1. Vingt-cinq de ces avions de combat fabriqués par Dassault ont été vendus et exportés au Maroc entre 1977 et 1982. Malgré leur âge, le Mirage F-1 continue à voler. En 2005, le gouvernement marocain a signé un contrat de maintenance avec Astrac, une entreprise commune des sociétés françaises Thales et Safran. « Nous avons vu trois de ces combattants à la base aérienne d’El Aaiún en août 2017, en décembre 2017 et en janvier 2018″, ont déclaré des journalistes de Disclose.
Nous avons également identifié plusieurs navires de guerre de fabrication française déployés au Sahara occidental. C’est le cas de la patrouille OPV-70 conçue par Raidco Marine et livrée au Maroc en 2011. Des vues satellites montrent le navire dans le port de Dajla en décembre 2018.
C’est également le cas d’un navire de transport conçu par Piriou, une société basée à Concarneau, en Bretagne. Ce navire de 50 mètres de long a été acquis par le Maroc en 2015. Des images satellite nous ont permis de le localiser à El Marsa, au Sahara occidental, en avril 2019.
En 2016, la société Piriou a également été chargée de rénover un bateau de surveillance de la marine royale marocaine construit en 1995: Rais Bargach. Cet examen complet du navire a été achevé en juillet 2017. Il a également été vu à Dakhla en juin 2019.
Par ses exportations et les contrats de maintenance signés avec la monarchie marocaine, la France viole la position commune de l’Europe sur les transferts d’armes. Ce texte oblige les États membres à ne pas exporter « les technologies ou équipements militaires susceptibles de provoquer ou de prolonger des conflits armés ou d’aggraver les tensions ou les conflits dans le pays de destination finale ». Il demande également aux « États membres de prendre en compte, notamment, l’histoire du pays contractant dans les domaines suivants: le respect de ses engagements internationaux, notamment en ce qui concerne le non-recours à la force, et le droit international humanitaire ».
Le fonctionnaire répond:
Contactés par écrit, les services du Premier ministre ont répondu aux auteurs de l’enquête que « tous les transferts [d’armes] sont encadrés par des impératifs liés à la sécurité nationale, mais aussi au respect des engagements internationaux de la France, qui imposent des obligations spécifiques.
Matignon indique dans son courrier électronique que « la question des conditions d’utilisation des armes est examinée au moment de l’évaluation de la demande d’autorisation (avant la délivrance de la licence) ». Et que cela soit « accordé en fonction des informations disponibles au moment de cet examen ». En conclusion, l’exécutif français n’affirme pas que «si les conditions d’utilisation prévues lors de l’octroi de la modification de l’autorisation d’exportation, les armes seront retirées.
Traduit Par Tinno Bang Mbang