Guinée Bissau : La présidentielle aura-t-elle lieu?
Par AFP
Le président de Guinée-Bissau José Mario Vaz a annoncé lundi limoger avec effet immédiat le gouvernement en place, enfonçant encore davantage ce petit pays d’Afrique de l’Ouest dans la crise et jetant le doute sur la tenue de la présidentielle fin novembre.
Ce décret est le dernier épisode en date d’une confrontation de plusieurs mois entre présidence et gouvernement et sème l’incertitude sur les lendemains politiques de ce pays de moins de deux millions d’habitants.
Projet de coup d’Etat
Il y a quelques jours, le Premier ministre, Aristide Gomes, dénonçait un projet de coup d’Etat. Et samedi dernier, les forces de l’ordre réprimaient violemment une tentative de manifestation de l’opposition, faisant un mort et plusieurs blessés.
Dans le décret 12/2019 publié lundi soir et lu sur les radios, le chef de l’Etat fait le constat d’une « grave crise politique qui empêche le fonctionnement normal des institutions de la République« , et décide de démettre le gouvernement. « Le présent décret présidentiel entre immédiatement en vigueur« , stipule le deuxième et dernier article du texte.
Les effets pratiques de cette décision sont incertains, mais elle semble de nature à compromettre la tenue de la présidentielle à la date prévue du 24 novembre, malgré l’insistance de la communauté internationale sur le respect du calendrier.
Une histoire mouvementée
Indépendante depuis 1974, après une lutte de 11 ans, l’ancienne colonie portugaise a connu depuis lors quatre putschs, seize tentatives de coup d’Etat et une valse des gouvernements.
La victoire de José Mario Vaz à la présidentielle de 2014 avait marqué un retour progressif à la légalité constitutionnelle. Mais sa présidence à la tête d’un pays affligé par la pauvreté, la corruption et le trafic de drogue avec l’Amérique latine n’a pas mis fin à l’instabilité politique et les Premiers ministres se sont succédé ces dernières années.
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Avec La Libre Afrique