Le train de vie de Mohamed Ali Saliou, directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, en charge des finances étonne . Son nouveau style et ses divers investissements au nord de Libreville, plus précisément à Angondjé, poussent certains à penser que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Par Anne Marie DWORACZEK-BENDOME
ENQUETE | En effet, après le déclenchement de « l’Opération anticorruption Scorpion », qui a conduit de nombreux anciens collaborateurs du président Ali Bongo Ondimba en prison, le commun des Gabonais avait cru que les affaires d’enrichissement aux origines inconnues étaient du passé.
Désillusion totale, car les méthodes peu orthodoxes reprochées à ceux qui sont aujourd’hui derrière les barreaux n’ont pas disparues. Pire, le mélange des genres a continué de plus belle au sommet de l’État, avec une amplification déconcertante qui désespère actuellement les services en charge de la lutte contre l’enrichissement illicite. Dépité, l’un d’eux dira en off : « on rentre au palais en babouche ou débraillé, en quelques mois, on devient par enchantement un millionnaire voire milliardaire. Madame, on n’y peut rien ! »
Mohamed Ali Saliou ou Dr. Jekyll et de Mr. Hyde !
Nommé en novembre 2019 au prestigieux poste de directeur adjoint du cabinet présidentiel, Mohamed Ali Saliou (Dr. Jekyll), qui entretient une étroite et longue amitié avec Noureddin Bongo Valentin, fils d’Ali Bongo, renvoi de lui, l’image d’un bosseur, observateur, discret, affable, poli et ce, malgré son jeune âge. Il suscite la confiance. Tout le contraire d’autres collaborateurs du Chef de l’État qui roulent les mécaniques et se prennent pour l’égal de leur patron, si ce n’est plus!
L’autre face de Mohamed Ali Saliou (Mr. Hyde), fils du controversé président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), l’imam-marabout, Ismaël Océni Ossa, parait moins reluisante d’après les bruits du palais qui atterrissement sur les bureaux des rédactions.
Quelle est l’origine soudaine de la fortune la fortune Mohamed Ali Saliou ?
Agé de 28 ans seulement, avant d’intégrer officiellement le centre névralgie du pouvoir Gabonais, Mohamed Ali Saliou n’était que directeur général du Conseil national de l’eau et de l’électricité (CNEE). Il ne gagnait pas un salaire mirobolant. En 2019, Mohamed Ali Saliou habitait encore à Batterie IV, dans le 2e arrondissement de Libreville, chez son père. En trois (3) ans, comme dans un jeu vidéo, il est prince de l’immobilier.
Dans divers pays du monde, normalement pour se faire de l’argent, on quitte le public pour le privé. Au Gabon, la voracité des personnes chargées de gérer le pays est devenue le principal frein qui empêche le pays d’avancer. Elle annihile tout développement et favorise l’implosion de la précarité et de la grande pauvreté.
Ils ne connaissent pas la crise, aujourd’hui en janvier 2022, allez à Angondjé admirer les investissements immobiliers du directeur adjoint du cabinet présidentiel en charge des finances, Mohamed Ali Saliou, c’est très impressionnant. Maisons de hauts standings, chaine d’appartements, etc. On parle là, de ce qui est visible au Gabon, mais au Bénin, on n’en sait rien du tout.
Avant l’arrivée de Mohamed Ali Saliou, le lieu était occupé par de modestes Gabonais. Ils ont été chassés et les terrains récupérés par la Société nationale immobilière (SNI), dont Hermann Kamonomono est le directeur général. Et comme par enchantement, quelque temps après, une partie des terrains confisqués, a été rétrocédée à Mohamed Ali Saliou.
Le nouveau prince de l’immobilier
Désormais, Mohamed Ali Saliou fait partie des grands propriétaires fonciers d’Angondjé. Ses chantiers se trouvent en face de l’ancien terrain de motocross d’Angondjé. On peut apercevoir des villas et une chaine d’appartements haut de gamme. Et comme cette engeance se croit au-dessus de tout le monde, avant, les pavés n’allaient pas au-delà du stade, du moins du côté où il construit. Etre l’oreille d’un président de la République a des avantages non négligeables, comme celle de faire arriver les pavés devant chez soi. Un luxe que nombreux gabonais ignorent..
Courtisanerie
Pour montrer son importance, les chantiers de Mohamed Ali Saliou sont également devenus un lieu de courtisanerie. Informé que les dimanches après-midi ou jours fériés, l’individu allait se pavaner à Angondjé, dorénavant, c’est une faune de lèche-bottes qui prend d’assaut l’endroit pour le rencontrer et exposer des problèmes à caractère personnel..
Le président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), l’imam marabout Ismaël Océni Ossa, alors qu’on l’accusait de s’enrichir avec ses fils sur le dos des Gabonais avait répondu :« qu’on me montre les biens que mes fils et moi possédons au Gabon« . Les biens en images dans cet article prouvent que l’homme qui sort à tout bout de champ le nom de Dieu (Allah), ment comme un arracheur de dents.
« Deux poids, deux mesures ou les contradictions d’Ali Bongo Ondimba! »
A contre-courant
« Face à la corruption et l’enrichissement illicite, le bras de la justice ne doit pas trembler « , avait dit M. Ali Bongo Ondimba. Pour rappel, la justice aux ordres détient dans ses geôles quelques compatriotes pour « des faits de malversations financières, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux en bande organisée, de concussion, de faux et usage de faux« .
Dans ce cas précis, est-ce normal que la Direction générale des Contre-ingérences et de la Sécurité militaire, appelée couramment B2 par le les Gabonais, ne puisse pas enquêter pour connaitre l’origine des fonds de Mohamed Ali Saliou?
Mais des perroquets vont vous parler d’enquête indépendante et de justice impartiale.
Le fait du prince : reconnaissance et récompense parfois envers pour les indélicats de la République
Ali Bongo décore une douzaine de ses collaborateurs dont son fils Noureddin
Deux (2) longues années que nombreux gabonais vivent sous tension à cause du coronavirus, et bien avant ce n’était pas mieux : emplois, santé, éducation, route, etc, le strict minimum fait défaut partout. Au même moment, quelques individus triés sur le volet s’enrichissent sans crainte, tandis que le Gabonais lambda laissé au bord de la route n’a que ses yeux pour pleurer.
23/01/20220