Gabon-France : Concrétisation du Haut-Commissariat de la Diaspora
Gabon-France : Concrétisation du Haut-Commissariat de la Diaspora

Haut-Commissariat de la Diaspora gabonaise, retour aux sempiternels arrangements entre copains et coquins.

Gabon-France : Concrétisation du Haut-Commissariat de la Diaspora
Gabon-France : Concrétisation du Haut-Commissariat de la Diaspora

Lors du rendez-vous le  1ᵉʳ juin 2024  à Paris avec le président de la Transition, certaines demandes formulées par la diaspora gabonaise ont été détournées de leur caractère collectif pour devenir des intérêts particuliers. Cette situation soulève des questions sur la transparence, l’équité, l’inclusivité et l’intégrité du processus.

Doléances et propositions : Une vision détournée ?

Lors de la rencontre entre le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA et la diaspora gabonaise de France et des pays voisins, plusieurs doléances ont été soumises au Président, dont la création d’un Haut-Commissariat de la Diaspora et la mise en place d’un fonds spécial. Peu après le retour au Gabon, différents groupes d’échanges entre Gabonais ont été informés que le dossier concernant le Haut-Commissariat de la Diaspora avait été confié par l’ambassadrice, Marie-Edith Tassyla-Ye-Doumbeney, à un groupe composé de Marie-Josée Ayi Ngoma, épouse Klutsch, représentante de la Confédération de la Diaspora Gabonaise Multi-Continentale G10, du Dr Bruno Ella-Nguema, Président de la Convention de la Diaspora Gabonaise (CDG), et de Cyrille Ona, du mouvement Éveil, sans autre forme d’explication.

Dialogue national : Les recommandations, propriétés privées de chaque contributeur ou au bénéfice de tous ?

Marie-Josée Ayi-Klutsch, le Dr Bruno Ella-Nguema et Cyrille Ona ont été invités à participer au dialogue national organisé par le Président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, qui s’est déroulé du 2 au 30 avril 2024 à Libreville, au Gabon. Ils ont pu prendre part aux débats, soumettre des contributions et participer aux discussions. Leurs déplacements depuis la France et leurs frais sur place ont été pris en charge par les fonds publics de l’État gabonais, provenant donc des impôts payés par l’ensemble des contribuables.

Cependant, de manière surprenante pour les Gabonais, le projet de création d’un Haut-Commissariat de la Diaspora, qu’ils ont présenté, défendu et fait adopter parmi les mille recommandations issues de ce dialogue national inclusif, est considéré par le G10 comme étant leur propriété privée. En conséquence, tous ceux de la diaspora intéressés par sa mise en place doivent obligatoirement rejoindre la plateforme G10.

Pourtant, le président de la Transition avait déclaré le 1 juin à Paris : « Je mettrai en place, car vous l’avez demandé, un Haut-Commissariat pour la diaspora. Organisez-vous, faites-moi des propositions concrètes. » Il s’adressait à toute la diaspora. Sinon, la présidence de la République aurait simplement publié un communiqué annonçant la création du Haut-Commissariat de la Diaspora et désignant les responsables devant le diriger.

Questions sur la gestion des propositions du dialogue national

Une question pertinente pourrait être posée à Mme Murielle Minkoue Mezui, épouse Mintsa-Mi-Owono, ministre de la Réforme des institutions et coordonnatrice de l’organisation du dialogue national inclusif d’Angondjé : « Madame la Ministre, lorsque vous avez sollicité les contributions des Gabonais en vue du dialogue national inclusif, à quel moment avez-vous précisé que les propositions retenues et émises par tel ou tel groupe deviendraient leurs propriétés privées à l’issue du dialogue ? » Cette interrogation vise à obtenir des éclaircissements sur ce point.

De plus, il est surprenant de constater que les autorités compétentes du pays gardent le silence sur cette situation, laissant ainsi régner une cacophonie au sein de la diaspora. Cela soulève des questions quant à un possible retour aux pratiques de l’ancien régime, où il suffisait d’être ami, parent ou connaissance pour imposer sa volonté au mépris des règles établies.

Silence des autorités : Des éclaircissements nécessaires

Il ne s’agit nullement de critiquer la nouvelle ambassadrice du Gabon en France, mais les autorités compétentes doivent apporter des éclaircissements sur la situation confuse qui se développe depuis quelques jours. Il est important de rappeler que le 30 août 2023, date du coup d’État ayant renversé le régime d’Ali Bongo Ondimba, les privilèges indus ont pris fin. Les membres de la diaspora gabonaise de France et des pays voisins attendent des explications claires de la part des autorités concernées, afin de dissiper tout malentendu et d’éviter les spéculations.

 

Anne Marie DWORACZEK-BENDOME
10 juin 2024

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