À travers certaines de ses organisations satellites dites de la société civile, une partie de l’opposition gabonaise donne depuis quelques jours de la voix pour demander le report des élections générales prévues le 26 août prochain. Le signe de ses divisions, mais aussi de son impréparation. La crainte, surtout, d’une cuisante défaite.
Les élections générales au Gabon auront bien lieu le 26 août prochain. Toutes les dispositions pour garantir les scrutins ont été prises. C’est en substance le message, rassurant, délivré par le premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze vendredi 28 juillet devant les représentants des corps diplomatiques (lire notre article).
Mais pour l’opposition, une partie d’entre elle en tout cas, il est urgent de reporter les élections. « Des acteurs de la société civile, des sages et même des partis politiques de l’opposition estiment que le processus électoral est mal engagé et qu’il reste très peu de temps pour organiser, le même jour, trois scrutins, à savoir la présidentielle, les législatives et les locales », rapporte RFI – toujours très prompte à faire écho aux initiatives même les plus anecdotiques de l’opposition – dans un reportage diffusé ce weekend.
Vendredi 28 juillet, c’est le Consortium de la société civile pour la transparence électorale (Coted), proche de l’opposition, qui a donné de la voix. « Le Coted exhorte le CGE [Centre gabonais des élections] à penser Gabon d’abord, en reportant les élections couplées de 2023 à une date ultérieure, permettant ainsi l’instauration d’une transition », a déclaré son président, Georges Bruno Ngoussi.
Le lendemain, samedi, des partis politiques de l’opposition lui ont emboité le pas. Laurent Angue Mezui, président du Rassemblement pour le Gabon, a dit ne pas vouloir des élections, mais une transition d’environ trois ans et une mise à plat des institutions. « Ceux qui gèrent la transition, notamment le président de la transition et le Premier ministre de la Transition, ne pourront se porter candidats à une élection organisée par eux-mêmes », a-t-il indiqué.
Ces propos soulignent les fractures profondes qui minent l’opposition gabonaise qui oscille entre participation aux élections (Alternance 2023…) et demande de transition (Jean Ping). Ils révèlent également l’état d’impréparation de cette opposition, qui mène une campagne poussive, préférant les polémiques aux idées. Mais aussi, et probablement surtout selon les observateurs, la crainte d’essuyer une cuisante défaite.
Avec LaLibreville