Sous l’impulsion de Marcel Abeke, le Gabon signe deux CEPP stratégiques avec le consortium BW Energy-VAALCO-Panoro. Ces contrats pour les blocs NIOSI MARIN et GUDUMA MARIN marquent le renouveau du secteur pétrolier gabonais.
Par Anne Marie DWORACZEK-BENDOME | 5 novembre 2024
Le renouveau du pétrole gabonais : une stratégie gagnante
Le secteur pétrolier gabonais connaît un nouveau souffle sous l’égide du ministre du Pétrole, Marcel Abeke. En moins d’un an, cet homme rompu au monde des affaires, doublé d’un sens tactique hors pair, a insufflé en un temps record une dynamique sans précédent dans l’industrie des hydrocarbures du pays. Cette impulsion s’est concrétisée le 30 octobre 2024 par la signature de deux nouveaux Contrats d’Exploitation et de Partage de Production (CEPP) stratégiques qui relancent significativement l’exploration offshore au Gabon.
La signature récente des CEPP pour les blocs NIOSI MARIN G4-265 et GUDUMA MARIN G4-264 avec le consortium BW Energy-VAALCO-Panoro représente un investissement majeur pour le secteur pétrolier gabonais, estimé à près de 60 milliards de FCFA. Ces deux blocs, situés dans des zones stratégiques du bassin maritime gabonais, présentent un potentiel d’exploration considérable selon les études géologiques préliminaires. Le choix de ce consortium, réunissant des acteurs déjà implantés dans la région et disposant d’une expertise technique reconnue, témoigne de la pertinence de la stratégie mise en place par le ministère du Pétrole.
La diplomatie pétrolière au service du développement
La diplomatie pétrolière orchestrée par Marcel Abeke depuis sa nomination en septembre 2023 à la tête du ministère du Pétrole et des Hydrocarbures constitue un élément central de cette réussite. Son accession à la présidence tournante de la conférence de l’OPEP en novembre 2023 a non seulement replacé le Gabon au cœur des discussions internationales sur l’énergie, mais a également renforcé la crédibilité du pays auprès des investisseurs internationaux. Cette reconnaissance internationale s’est rapidement traduite par des actions concrètes sur le terrain, notamment avec le rachat stratégique d’Assala, une opération majeure évaluée à plusieurs centaines de millions de dollars qui marque le retour historique de l’État dans l’exploitation directe des ressources pétrolières.
Historique des CEPP au Gabon
Avant le changement politique du 30 août 2023, le secteur pétrolier gabonais connaissait une période de ralentissement significatif dans la signature des CEPP. Le dernier contrat majeur remontait au 2 août 2019, lorsque le gouvernement gabonais avait conclu deux CEPP avec la société malaisienne Petronas pour les blocs F12 et F13, baptisés « Yitu » et « Meboun ». Cette signature intervenait après une période de stagnation de cinq ans, principalement due à un code des hydrocarbures jugé peu attractif par les investisseurs internationaux. En novembre 2021, seuls deux avenants avaient été signés : l’un avec Perenco Gabon concernant la reprise du terminal du Cap Lopez, et l’autre établissant le transfert de 37,5 % des intérêts pétroliers de Total Gabon à Perenco Oil and Gas Gabon SA dans le bloc Hylia II. Cette période de faible activité contractuelle souligne d’autant plus l’importance des récentes signatures sous l’égide du ministre Marcel Abeke.
Les hydrocarbures gabonais : un potentiel en pleine exploitation
Le ministère du Pétrole gabonais, sous l’impulsion des autorités de la Transition et la direction de Marcel Abeke, a engagé une refonte en profondeur du secteur pétrolier. Les nouvelles mesures fiscales, particulièrement attractives, incluent des allègements substantiels pendant la phase d’exploration et un système de redevances progressif adapté aux conditions d’exploitation. Cette approche novatrice, combinée à l’attention particulière portée aux entreprises locales et aux travailleurs gabonais, crée un environnement particulièrement propice aux investissements. Sur les 96 blocs pétroliers que compte le Gabon, seuls 17 sont actuellement en exploitation, un ratio qui illustre l’immense potentiel encore inexploité du domaine maritime gabonais et les opportunités considérables pour les investisseurs.
Production et perspectives encourageantes
Les résultats de cette nouvelle dynamique sont déjà mesurables. La production pétrolière du premier semestre 2024 affiche une hausse significative de 8,9% par rapport à 2023, avec 41,8 millions de barils produits. Les deux nouveaux CEPP devraient contribuer à maintenir cette tendance positive. La découverte récente du puits d’Ezoe par Maurel & Prom, estimée à 1,5 million de barils, conjuguée aux objectifs ambitieux de BW Energy qui vise une production de 40 000 barils par jour d’ici fin 2024, renforce l’optimisme du secteur. Le consortium BW Energy-VAALCO-Panoro s’est engagé à investir massivement dans l’exploration des blocs nouvellement attribués, avec un programme de travaux échelonné sur trois ans.
Innovation et transition énergétique
L’originalité des nouveaux CEPP réside également dans leur volet environnemental et technologique. Le cadre réglementaire mis en place privilégie le développement du gaz naturel, une première dans l’histoire pétrolière du Gabon. Cette orientation stratégique vise à diversifier le mix énergétique national tout en réduisant l’empreinte carbone du secteur. Les opérateurs se sont engagés à utiliser des technologies de pointe pour minimiser l’impact environnemental de leurs activités, notamment dans les zones marines sensibles.
Si les défis restent nombreux, notamment la nécessité de maintenir une croissance durable de la production face au déclin naturel des gisements historiques, l’expertise technique et la vision stratégique déployées dans la négociation des nouveaux CEPP semblent avoir trouvé le bon équilibre. Le ministre Marcel Abeke a particulièrement insisté sur l’importance d’une approche équilibrée entre attractivité pour les investisseurs et préservation des intérêts nationaux. Les clauses des contrats reflètent cette double exigence, avec des mécanismes de partage de la production adaptés aux réalités du marché tout en garantissant des revenus substantiels pour l’État gabonais.
L’impact local et le développement durable
Les nouveaux CEPP signés marquent une évolution significative dans l’approche du contenu local. Au-delà des simples déclarations d’intention, ces contrats incluent des clauses contraignantes pour la formation et l’emploi des travailleurs gabonais. Le consortium s’est engagé à recruter et à former un minimum du personnel local pour les opérations courantes, avec un programme de transfert de compétences détaillé. Les entreprises locales ne sont pas en reste, avec l’obligation pour les opérateurs de sous-traiter au moins 25 % des services auxiliaires à des sociétés gabonaises, un pourcentage qui devra atteindre 40% dans les cinq années à venir.
La signature de ces CEPP s’accompagne d’un programme de développement communautaire substantiel. Des fonds spécifiques seront alloués aux projets d’infrastructure dans les régions concernées par l’exploration, notamment pour l’amélioration des installations portuaires et le développement des routes d’accès. Ces investissements, estimés à plusieurs dizaines de millions de dollars, devraient générer des opportunités économiques bien au-delà du secteur pétrolier.
Perspectives et rayonnement international
Les prochains mois seront déterminants pour concrétiser les ambitions portées par ces nouveaux contrats. Avec des prévisions de production revues à la hausse à 11,678 millions de tonnes pour 2024, le secteur des hydrocarbures gabonais retrouve une attractivité qui dépasse les frontières du continent. Cette dynamique positive s’inscrit dans une vision à long terme du développement du secteur pétrolier gabonais, alliant modernisation des infrastructures, formation des compétences locales et respect des engagements environnementaux.
La signature de ces deux CEPP stratégiques ne représente que le début d’une nouvelle ère pour le secteur pétrolier gabonais. Sous la conduite minutieuse du ministre Marcel Abeke, le Gabon démontre sa capacité à attirer des investissements majeurs tout en préservant ses intérêts.
DBnews