Le président français Emmanuel Macron visé par une enquête pour financement illégal de ses campagnes électorales et favoritisme au bénéfice du cabinet McKinsey © AFP/Ludovic Marin


En France, le parquet national financier (PNF) a ouvert deux informations judiciaires fin octobre, l’une « sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 », l’autre sur des soupçons de « favoritisme » les concernant, a indiqué jeudi le procureur de la République financier Jean-François Bohnert.

C’est une affaire qui tombe mal pour l’image du président français, en France comme à l’international.

Pendant la dernière campagne présidentielle, un rapport du Sénat avait suscité de vives polémiques sur l’utilisation des fonds publics et l’opposition a réclamé une enquête sur un possible favoritisme de la majorité macroniste au profit du cabinet de conseil McKinsey.

Publié le 16 mars, le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques assurait que les contrats passés entre l’État et plusieurs cabinets avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, pour un montant record de plus de 1 milliard d’euros en 2021.

L’opposition avait réclamé dans la foulée l’ouverture d’une enquête sur ce qu’elle a dénoncé comme le favoritisme dont la majorité macroniste ferait preuve au profit de McKinsey.

Ce jeudi, le parquet a précisé que « suite à plusieurs signalements et plaintes d’élus et de particuliers, une information judiciaire a été ouverte le 20 octobre 2022, notamment des chefs de tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 ».

Le ministère public a en outre ajouté que « suite à plusieurs plaintes d’élus et d’associations, une information judiciaire a été ouverte le 21 octobre 2022 des chefs de favoritisme et recel de favoritisme ».

Selon des médias français, certains membres du cabinet auraient pu œuvrer gratuitement pendant la campagne présidentielle victorieuse d’Emmanuel Macron en 2017. Le rapport sénatorial pointait aussi un possible montage fiscal des entités françaises de McKinsey, qui leur aurait permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

Dans ce dossier, le procureur de la République financier a rappelé qu’une enquête préliminaire était déjà en cours depuis le 31 mars pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravé ». Elle a donné lieu à une perquisition au siège français de McKinsey le 24 mai. Alors candidat, Emmanuel Macron avait estimé que le non-paiement de l’impôt sur les sociétés par McKinsey s’expliquait par les règles fiscales en vigueur.



Avec LaLibreville

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.