France : Ma part de vérité à certains soutiens de Jean Ping à propos de Laurence Ndong, née Mbango
Nomination de Madame Laurence Ndong, née Mbango, à bas les masques et les postures !
Alors que le Gabon entame son 6ᵉ mois sans la dynastie « Bongo« , je m’adresse à mes frères et sœurs, soutiens de Jean Ping. En 2016, j’étais à vos yeux la cible incarnant Ali Bongo. Laurence Ndong était votre star.

France : Ma part de vérité à certains soutiens de Jean Ping à propos de Laurence Ndong, née Mbango
France : Ma part de vérité à certains soutiens de Jean Ping à propos de Laurence Ndong, née Mbango

Laurence Ndong

Mes chers tous,
En 2016 et bien avant cette période, je représentais pour vous le visage d’Ali Bongo, celui du Parti Démocratique Gabonais, une personne méprisable. Du Docteur aux individus incapables de dévoiler leur résidence en France, leurs lieux de travail, etc. Le mépris envers moi était ce qui vous rassemblait tous. Votre figure préférée, celle qui incarnait la femme, la mère, l’épouse et la représentante du Gabon en France, répondait au nom de Laurence Ndong.
Bien que connaissant ses véritables origines camerounaises, vous avez fait mine de l’ignorer pour mieux l’aduler. Lors de ses nombreuses apparitions télévisées pour revendiquer la victoire de Jean Ping, vous l’avez couverte d’éloges et portée aux nues. Vous aviez conscience qu’elle s’exprimait sans avoir reçu de mandat officiel de la part de Jean Ping. Néanmoins, lorsqu’elle prétendait le contraire avec aplomb face aux médias, vous êtes restés silencieux et complices. Lors de la contestation des résultats de l’élection présidentielle de 2016, j’ai défendu Ali Bongo en tant que membre de son parti. Cela m’a valu les foudres des activistes et je suis devenue leur tête de turc. Contrairement à Madame Ndong, mon engagement politique n’était motivé par aucune contrepartie financière ou matérielle. Mes détracteurs sont encore là pour en témoigner.

Durant cette période tendue, j’ai osé rappeler sur Twitter à Mme Ndong qu’en dépit de son attachement proclamé au Gabon, elle devait laisser en priorité les Gabonais de souche régler leurs différends électoraux. J’ai également mentionné l’acte répréhensible que venait de commettre son fils à la même époque (le braquage d’une boulangerie). Ces propos de vérité m’ont valu en retour plus de 1600 tweets d’insultes en une journée de la part des fervents soutiens de Jean Ping. Mes frères et sœurs qui défendaient à juste titre la vérité des urnes et dénonçaient les morts tragiques qui s’en sont ensuivi, ont fait de mon téléphone le réceptacle de leur haine envers Ali Bongo. Pourtant, parmi leurs propres rangs, certains informaient discrètement le pouvoir en place de leurs actions et stratégies. L’ironie veut que ces activistes, prompts à conspuer le régime, comptaient dans leurs propres troupes des taupes aux ordres du Palais.

L’ambitieuse

Mes chers tous,
À l’époque, certains médias panafricains basés en France présentaient Mme Ndong comme la future « Olga Gondjout » du Gabon, occupant un poste-clé au Palais de la présidence en cas d’arrivée au pouvoir de Jean Ping. Une analyse objective de la situation. De fait, si M. Ping avait finalement remporté la bataille électorale face à Ali Bongo, Mme Ndong aurait obtenu une place encore plus prestigieuse au sommet de l’État gabonais. Avant même la nomination de Mme Ossouka Raponda au poste de Premier Ministre, le pouvoir en place était déjà venu proposer ce même poste à Mme Ndong lors de négociations secrètes menées en France.

Un Maroquin à tout prix

Mes chers tous,

La place prépondérante de Mme Ndong au sein de l’opposition gabonaise avant le coup d’État du 30 août 2023 ne faisait aucun doute. Lorsque des membres de l’intelligentsia issue de l’opposition et du PDG étaient de passage en France, la rencontre officielle ou discrète avec Mme Ndong était incontournable. Lors des réunions zoom rassemblant les principaux opposants gabonais, sa présence était systématique et majeure. Mme Ndong était considérée comme une figure influente dont la participation était indispensable pour donner du poids à ces rassemblements virtuels de la diaspora anti-Bongo.

Lors des élections d’août 2023, Mme Ndong a également été la représentante du Professeur Albert Ondo Ossa. Il est évident que si la victoire contestée d’Ali Bongo avait été maintenue, Laurence Ndong et Mays Moussi allaient dans tous les cas se voir attribuer des postes importants au sein d’un éventuel gouvernement d’union nationale visant à apaiser les tensions. De même, s’il s’était agi d’une victoire du Pr Ondo Ossa en 2023, il est indéniable que Laurence Ndong et Mays Moussi se seraient vu attribuer des maroquins, c’est-à-dire des postes ministériels. Quel que soit le résultat de ce scrutin contesté, leur ralliement leur assurait un strapontin au sein du gouvernement, quel qu’il soit. Ils avaient mis toutes les chances de leur côté pour obtenir une part du gâteau. Car en 2023, il ne faisait aucun doute que ces figures de l’opposition monnayeraient tôt ou tard leur soutien contre des responsabilités ministérielles.

Ne faites donc pas semblant aujourd’hui de l’ignorer : le ralliement de figures de l’opposition est une constante dans la stratégie de pacification des régimes gabonais successifs. Mme Ndong n’a fait que suivre cette voie toute tracée, avec votre complicité silencieuse. Vous fulminez aujourd’hui de la voir occuper le devant de la scène politique gabonaise. Vous ragez de la voir étaler son train de vie luxueux pour mieux vous narguer. Vous enragez de l’avoir vu obtenir une nomination pour son époux Cyrille Ndong, faveur qu’elle aurait également obtenue si Jean Ping était devenu président. Votre courroux actuel sonne creux, car vous connaissiez tous ses ambitions. Par le passé, vous avez laissé libre cours à ses petits arrangements, puisqu’ils servaient vos intérêts. À présent que le vent a tourné, prenez plutôt cela comme une leçon de realpolitik.

Fausse indignation

Cher tous,
Lorsque j’ai publiquement évoqué les origines camerounaises de Mme Ndong, vous l’avez poussée à porter plainte contre moi. Elle s’est finalement dédite, consciente du caractère vain de cette action. M. Brice Clotaire Oligui Nguema n’a fait que donner à Mme Ndong ce à quoi elle aspirait en échange de son soutien actif au régime. À présent qu’elle siège au sommet de l’État, c’est le fruit d’un long calcul et d’une implication intéressée dans le jeu politique gabonais. Votre indignation ne saurait occulter ce cynisme et surtout la réussite de son plan.
Malgré les avanies et les ostracismes, je suis restée fidèle à moi-même. Anne-Marie BENDOME NGUEMA, veuve DWORACZEK, a toujours exprimé librement ses opinions, quoi qu’il m’en coûte.

Dès l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir en 2009 et pendant tout son règne, j’ai payé ce franc-parler par la marginalisation, le mépris et le rejet. Ces quatre dernières années, l’accès à l’ambassade du Gabon m’a même été refusé. Néanmoins, rien n’a entamé mes convictions. Constante dans mes principes, persévérante malgré l’adversité, résolue face aux pressions, je demeure une femme debout, indomptable, que nul obstacle ne saurait réduire au silence.

Ma voix dissonante continuera de s’élever, fidèle à elle-même, en dépit des postures opportunistes et des ralliements intéressés. Je suis et resterai Anne-Marie DWORACZEK-BENDOME.
Bon dimanche à tous !
Anne-Marie DWORACZEK-BENDOME
11/02/2024

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