Anne Marie DWORACZEK-BENDOME, France, Gabon-Élections 2023. Hier après-midi, le 16 mai, je me suis rendue à l’Ambassade du Gabon à Paris, comme tous les citoyens gabonais, dans le but de vérifier si mon nom était bien inscrit sur la liste électorale en préparation des prochaines élections présidentielles, législatives et locales.

Liste Électorale

Mon passage à la chancellerie gabonaise à Paris. Je suis arrivée devant le portail, j’ai sonné à plusieurs reprises, mais personne n’a répondu. J’ai donc attendu devant la porte pendant environ quinze minutes. Finalement, grâce à un compatriote qui sortait des locaux, j’ai saisi l’occasion de pénétrer dans la cour de l’ambassade. Les panneaux étant exposés à l’extérieur, j’ai vérifié si mon nom y figurait.

Lors de ma visite, j’ai croisé deux compatriotes que je connais bien : l’un m’a saluée cordialement, tandis que l’autre a préféré faire semblant de ne pas me voir et est rapidement entré dans l’ambassade. Ce type de comportement ne m’affecte ni ne m’étonne. Enfin, passons à autre chose !

Ambassade du Gabon en France, les agents publics sont au service de tous.

Une fois rassurée quant à ma présence sur la liste électorale, je suis finalement entrée dans les locaux pour savoir quand les cartes seraient disponibles. Il y avait deux personnes, tous deux Gabonais. Le premier interlocuteur évitait mon regard, ce qui ne me dérange pas, je suis habituée. Mon simple bonjour paraissait le déranger au plus haut point. Enfin bref !

Le deuxième personnage, qu’il a appelé pour qu’il vienne me répondre, je le connais également depuis longtemps, car il joue le rôle de « Monsieur à tout faire » dans ces locaux. J’ai été surprise par son ton agacé, et je lui ai précisé que ma question n’était pas déplacée. Je suis ressortie perplexe. En analysant les événements, j’ai compris qu’on ne voulait simplement pas m’ouvrir la porte.

Pour cette raison, je tiens à rappeler à tout le personnel de l’Ambassade du Gabon que je jouis de tous mes droits en tant que citoyenne gabonaise. Deuxièmement, ce personnel est au service de tous les Gabonais, et pas seulement de ceux qui leur plaisent.

Lorsque je reviendrai chercher ma carte de vote, j’irai accompagner d’un huissier de justice. Si l’on ne m’ouvre pas, je n’insisterai pas. L’huissier dressera un constat, et je prendrai les mesures nécessaires pour faire valoir mes droits. Il n’y a pas de sous-Gabonais.

La constitution gabonaise

Pour rappel, le premier article de la Constitution gabonaise stipule dans son article 1 :  » La République Gabonaise reconnaît et garantit les Droits inviolables et imprescriptibles de 1’Homme, qui lient obligatoirement les pouvoirs publics.
1). Chaque citoyen a Droit au libre développement de sa personnalité, dans le respect des Droits d’autrui et de l’ordre public. Nul ne peut être humilié, maltraité ou torturé, même lorsqu’il est en état d’arrestation ou d’emprisonnement ; 2). La Liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression, de communication, la Libre pratique de la religion, sont garanties à tous, sous réserve du respect de l’ordre public ;… »

Dans l’article 2 de la Constitution gabonaise, il est écrit :  »  Le Gabon est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Il affirme la séparation de 1’État et des religions et reconnaît toutes les croyances, sous réserve du respect de 1’ordre public. La République gabonaise assure l’égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de sexe, d’opinion ou de religion. »

Si l’inscription ou la vérification sur la liste électorale est accordée à certains, tout en étant refusée à d’autres, on peut affirmer sans aucune contradiction que le Gabon est tout, sauf un État démocratique.

Élections Gabon

Soyons réalistes. Alors que certains allèguent ici et là qu’il n’y aura pas d’élections au Gabon, d’autres se préparent activement à être présents et à peser de tout leur poids. Un bulletin de vote possède un pouvoir indéniable. Il peut changer la donne. Certes, vous pourriez me dire que les élections présidentielles de 1993, 1998, 2005, 2009 et 2016 n’ont rien changé. Je vous répondrai ceci : « Volonté, constance, persévérance, détermination et ténacité » feront en sorte que, tôt ou tard, le bulletin de vote retrouve toute sa valeur.

Par conséquent, j’encourage chacun à contribuer à l’avènement d’un état droit au Gabon. Pour l’instant, cela signifie vérifier que vous êtes bien inscrits sur les listes électorales ou vous y inscrire, si ce n’est pas déjà fait.

Rédaction de DBNEWS
17 MAI 2023