Le Rwanda organise des élections présidentielles et législatives simultanées ce 15 juillet 2024, dans un contexte politique autoritaire dominé par le FPR de Paul Kagame, candidat à un 4e mandat.
Rwanda, une première
Pour la première fois dans les annales politiques rwandaises, une concomitance électorale sans précédent amalgame les scrutins présidentiels et législatifs. Un corps électoral de quelque 9 millions de citoyens est aux urnes depuis ce matin. Une pléthore de 589 prétendants convoitent les 80 sièges de la Chambre des députés, dont 53 seront pourvus par suffrage direct. L’hémicycle sortant arborait une configuration où le Front patriotique rwandais (FPR) détenait une prépondérance manifeste avec 40 sièges, tandis que ses affiliés politiques (Parti social-démocrate, Parti libéral, Parti social Imberakuri) cumulaient 11 représentants. La formation écologiste de M. Habineza, le Parti démocratique vert, deux élus en 2018, jouissait d’une représentation bicéphale. Et 27 sièges étaient alloués, selon un système de quotas, garantissant la représentation des femmes, de la jeunesse et des personnes en situation de handicap.
Un contexte politique marqué par l’autoritarisme
Le Rwanda, sous l’égide autoritaire du président Paul Kagame depuis 1994, fait l’objet d’une gouvernance inflexible, suscitant des critiques récurrentes. Ce régime, fréquemment qualifié d’autocratique, est régulièrement fustigé pour ses infractions aux droits fondamentaux et sa répression systématique de toute opposition politique. Les voix discordantes sont inexorablement étouffées, tandis que les médias, assujettis à une censure draconienne, se voient priver de leur fonction de contre-pouvoir. Les instances internationales de défense des droits humains dénoncent avec constance les transgressions des libertés civiles perpétrées au sein de l’État rwandais.
Le Front patriotique rwandais, un parti hégémonique
Le Front patriotique rwandais (FPR), faction de Paul Kagame, exerce une suprématie incontestée sur l’État rwandais, au terme du génocide des Tutsis. Le FPR a méthodiquement éradiqué toute velléité d’opposition politique. Les formations partisanes affiliées au gouvernement ne présentent qu’un simulacre d’antagonisme, tandis que seul le Parti vert démocratique du Rwanda subsiste comme une entité d’opposition authentique, quoique tolérée de façon parcimonieuse. Le FPR conserve d’une main de fer sa mainmise sur l’appareil étatique, consolidant ainsi son hégémonie totale sur l’ensemble du pays.
Les principaux candidats à l’élection présidentielle
Les protagonistes principaux de la joute présidentielle sont Paul Kagame, Frank Habineza et Philippe Mpayimana. Néanmoins, eu égard à l’emprise implacable de Kagame sur l’appareil politique rwandais et à la répression systématique de toute opposition substantielle, le dénouement de ce scrutin apparaît largement prévisible. Les candidats antagonistes s’étant heurtés à une pléthore d’entraves dans la conduite de leur campagne électorale. Les 2 433 bureaux de vote ont inauguré leurs opérations vers 07 h (05 h GMT) et clôtureront à 15 h (13 h GMT), orchestrant ainsi cette pantomime démocratique.
Une réélection probable de Paul Kagame
Les probabilités de reconduction de Paul Kagame, l’actuel chef d’État qui bénéficie d’un plébiscite populaire conséquent, largement imputable aux avancées économiques réalisées sous son égide, ne font aucun doute. Néanmoins, ses détracteurs fustigent une déification du dirigeant et une instrumentalisation machiavélique de la politique de réconciliation nationale à des fins de propagande étatique.
Rédaction DBNEWS
Paris, 15 juillet 2024