L’opposition du Somaliland annonce qu’elle ne reconnait plus la légitimité du président Muse Bihi Abdi : la présidentielle aurait dû avoir lieu dimanche 13 novembre, mais le chef de l’État a obtenu le mois dernier un report du scrutin et une prolongation de son mandat. Aucune nouvelle date n’est fixée et le pays est dans l’impasse.
L’opposition a mis sa menace à l’exécution. Selon la Constitution, le mandat du président Muse Bihi Abdi devait prendre fin dimanche. Il n’est officiellement plus légitime, a annoncé l’opposition.
Le calendrier des élections est au cœur de cette crise politique. En septembre, la Commission électorale a déclaré avoir besoin de neuf mois pour organiser la présidentielle, citant des raisons « techniques et financières » et repoussant ainsi l’élection à 2023.
Puis dans la foulée, un puissant conseil d’anciens, les Guurti, a prolongé de deux ans le mandat du président Bihi provoquant la colère de l’opposition. Celle-ci était déjà descendue dans les rues en août pour exprimer son mécontentement : au moins cinq personnes avaient alors été tuées.
Ce rejet de l’extension du mandat présidentiel alimente donc les inquiétudes quant à un regain des tensions dans la région. Plusieurs discussions ont déjà eu lieu pour tenter de trouver un accord, mais sans succès.
Car une autre bataille se joue. Au Somaliland, la Constitution prévoit que les trois partis autorisés à participer à la vie politique pour les 10 années à venir soient désignés par un vote. Le pouvoir souhaite que le scrutin ait lieu avant la présidentielle, l’opposition souhaite le contraire et accuse le chef de l’État de chercher à écarter l’opposition actuelle de la présidentielle, en tenant ce vote auparavant.
RSA avec RFI correspondante régionale, Albane Thirouard