Le 11 septembre 1973, le général Pinochet renversait le président Salvador Allende. Cette prise de pouvoir, appuyée par les États-Unis, a inauguré le commencement d’une période obscure de l’histoire du Chili, caractérisée par la dictature militaire de Pinochet.
Qui était Salvador Allende et quel était son programme politique ?
Salvador Allende était un docteur et homme politique socialiste chilien, élu président du Chili en 1970. Son programme politique était centré sur l’établissement d’une « démocratie économique« , dont l’objectif était de diminuer les disparités sociales et économiques au sein du pays. Quelques-unes des mesures principales de son programme :
Expropriations : Allende avait initié un vaste programme d’expropriations, visant à mettre fin à la domination des grandes entreprises étrangères sur l’économie chilienne. Les secteurs concernés englobaient notamment les mines de cuivre, les institutions bancaires et les industries cruciales.
Réforme foncière : Allende avait également lancé une réforme foncière, dont le but était de redistribuer les terres aux agriculteurs et de mettre fin au système de latifundia, où une minorité de propriétaires terriens détenait la majeure partie des terrains.
Mesures sociales : soucieux des populations défavorisées, Allende avait instauré des politiques sociales ambitieuses, particulièrement dans les domaines de la santé, de l’enseignement et du logement. Il avait aussi augmenté le salaire minimum ainsi que les pensions de retraite.
Le coup d’État
Le 11 septembre 1973, les forces armées chiliennes, dirigées par le général Pinochet, ont lancé un coup d’État contre le gouvernement d’Allende. Les combats ont duré toute la journée, et ont fait des centaines de morts et de blessés. Allende, retranché dans le palais présidentiel de La Moneda, a prononcé un dernier discours à la radio avant de se suicider. Dans ce discours, il a appelé les Chiliens à se souvenir de lui et de son gouvernement, et à continuer la lutte pour la justice sociale.
L’affaire Allende et les nations d’Amérique latine, un demi-siècle après : quel est l’état de la démocratie dans ces differents pays ?
Cinquante ans après le coup d’État de Pinochet contre Salvador Allende, l’état de la démocratie en Amérique latine est contrasté. Dans certains pays, comme le Chili, la démocratie est solide et bien établie. Depuis la fin de la dictature de Pinochet en 1990, le pays a connu une alternance politique régulière, et les élections sont libres et transparentes. Cependant, la mémoire de la dictature reste vive, et les Chiliens sont souvent divisés sur la période Allende et la dictature de Pinochet.
Dans d’autres pays, en revanche, la démocratie est fragile et menacée. Des pays comme le Venezuela, le Nicaragua ou encore le Honduras ont connu des crises politiques majeures ces dernières années, marquées par des violations des droits de l’homme, des élections contestées et des atteintes à l’État de droit.
Enfin, plusieurs nations d’Amérique latine sont en proie à d’importants remous sociaux, marqués par des motifs récurrents, une quête accrue d’équité sociale, ainsi qu’une amélioration substantielle de la participation politique.
Des pays comme le Brésil, l’Équateur ou encore la Bolivie ont connu des mobilisations populaires massives ces dernières années, qui ont parfois débouché sur des changements politiques importants.
Cinquante ans après le coup d’État de Pinochet contre Allende, l’état de la démocratie en Amérique latine est contrasté. Si certains pays ont réussi à consolider leur démocratie, d’autres sont confrontés à des défis majeurs, qui mettent en péril les acquis démocratiques des dernières décennies.
50 après ces événements, que pensent les Chiliens aujourd’hui de la période Allende
L‘ère Allende demeure sujette à d’intenses controverses et à des dissensions au Chili, un demi-siècle après ces évènements. Les points de vue divergents mettent en lumière les clivages politiques et sociaux qui persistent au sein de cette nation jusqu’à ce jour.
Salvador Allende est perçu par certains Chiliens comme une icône héroïque et une personnalité politique emblématique. Son programme de réformes sociales et économiques a laissé une marque indélébile dans l’histoire du pays, et il est fréquemment célébré en tant qu’ardent défenseur des droits des travailleurs et des plus démunis.
Cependant, d’autres Chiliens adoptent une perspective plus nuancée à l’égard d’Allende. Ils reconnaissent son engagement envers la justice sociale, mais émettent des critiques concernant sa gestion économique et sa politique étrangère, lesquelles ont substantiellement contribué à l’isolement de la nation sur la scène internationale.
Enfin, une fraction de la population chilienne entretient une opinion extrêmement défavorable à l’égard d’Allende, l’accusant en partie d’être responsable de la crise économique et politique qui a précédé le coup d’État de Pinochet. Ils avancent que son programme de nationalisations et de réformes a exacerbé la déstabilisation de l’économie chilienne, tout en considérant sa politique étrangère comme un facteur majeur ayant conduit à l’isolement du pays sur la scène internationale.
Rédaction DBNEWS
11/09/2023