Assassinat d’un journaliste au Cameroun: un influent homme d’affaires arrêté



Assassinat d’un journaliste au Cameroun: un influent homme d’affaires arrêté

Assassinat d’un journaliste au Cameroun: un influent homme d’affaires arrêté

Un influent homme d’affaires au Cameroun, Jean-Pierre Amougou Belinga, réputé proche de plusieurs ministres et hauts responsables de l’État, a été arrêté lundi à Yaoundé. Il est soupçonné d’être impliqué dans le meurtre de Martinez Zogo, un journaliste enlevé récemment puis tué après avoir été torturé. « M. Amougou Belinga a été arrêté très tôt ce matin, il est cité comme suspect dans l’assassinat de Martinez Zogo », a indiqué à l’AFP Denis Omgba Bomba, directeur de l’Observatoire national des médias, organe rattaché au ministère de la Communication.

Deux de ses proches ont également été arrêtés lundi matin, selon celui-ci: Bruno Bidjang, journaliste de la chaîne de télévision Vision 4 appartenant au businessman, ainsi que le colonel à la retraite et ex-commandant de la garde présidentielle, Raymond Etoundi Nsoe. Ce dernier n’est autre que le beau-père de Jean-Pierre Amougou Belinga.

Martinez Zogo était le directeur général de la radio privée Amplitude FM, et animateur vedette d’une émission quotidienne, Embouteillage, dans laquelle il dénonçait régulièrement l’affairisme et la corruption dans ce pays d’Afrique centrale dirigé d’une main de fer depuis plus de 40 ans par un même homme, le président Paul Biya et son tout puissant parti. Il mettait aussi régulièrement en cause Jean-Pierre Amougou Belinga, propriétaire de nombreux groupes d’entreprises dans les domaines de la banque, des finances, de l’assurance, de l’immobilier et des médias.

Enlevé le 17 janvier par des inconnus dans la banlieue de la capitale devant un poste de gendarmerie, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit « Martinez », 50 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard. « Son corps a manifestement subi d’importants sévices », avait annoncé le gouvernement.

Vendredi soir, dans un communiqué, l’organisation internationale Reporters sans Frontières (RSF) avait dénoncé un « crime d’État », « dans une ambiance de guerre de succession, voire de déstabilisation majeure du régime du président Paul Biya », qui aura 90 ans dans sept jours.

RSF mettait en cause nommément et directement Jean-Pierre Amougou Belinga dans l’enlèvement, les actes de torture et le meurtre de Martinez Zogo, en citant le procès-verbal d’audition de très hauts responsables de l’appareil de sécurité arrêtés, et dont l’organisation assure avoir lu une copie.

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Avec La Libre Afrique

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