Quand je vois les gens qui viennent en Inbox pour me demander de venir soutenir telles ou telles publications qui traitent des droits de l’homme au Gabon, ça me fait rire. Une démarche qui dénote d’une méconnaissance de mon travail. Non, je n’irai porter le sac de personnes, ni servir de caisse de résonnance à ceux qui me rejetteront une fois assis à la table du gâteau. Je n’ai pas été chassé du parti démocratique gabonais pour découvrir le Gabon. Chacun sa trajectoire, chacun sa route. Le respect est le premier acte de celui ou celle qui prétend vouloir un Gabon meilleur et vivable pour tous. Anne Marie DWORACZEK-BENDOME. 05 MAI 2021.
Article du 5 mai 2012 | GABON – LES LIEUX DE PRIVATION DE LIBERTE
Il y a 9 ans, je dénonçais les conditions de détention dans les prisons et cachots au Gabon, aujourd’hui, rien n’a changé depuis, elles se sont plutôt empirées.
5 mai 2012 | INSALUBRITÉ. On ne dénoncera jamais assez le manque flagrant d’une gestion d’état claire et coordonnée au Gabon. En effet, les commissariats du pays et plus particulièrement celles de la capitale sont des monuments d’échec d’un système qui marche sur la tête. Ainsi, dans ces lieux de privation de liberté, coupables ou simples témoins, les gardes à vue croupissent dans une insalubrité complète. Dès que la porte se referme sur vous, vous atterrissez dans un autre monde, urine, déjections humaines, vomissements vous accueillent à bras ouvert.
Les prisons n’y échappent pas. Les mots manquent pour dénoncer l’inhumanité qui règne. On transforme des hommes et des femmes en des animaux. De surcroit, la prison centrale de Libreville a été construite avant l’indépendance, avec une capacité d’accueil de 300 places. Et pourtant, 51 ans après l’accession à l’indépendance du pays, elle accueille encore aujourd’hui, plus de 1500 détenus entassés les uns sur les autres.
Bien sûr que le régime actuel n’est pas responsable de tous les maux, cependant, après les 42 ans du défunt président OMAR BONGO ONDIMBA, son successeur avait l’obligation de rectifier, redresser voire d’établir un nouveau schéma de gestion plus en conformité, afin de doter le pays d’infrastructures plus en adéquation au standard du reste du monde. Presque 3 ans après son accès à la magistrature suprême, ALI BONGO ONDIMBA qui se targue d’être le président le plus moderne que le Gabon ait eu à sa tête n’a pas apporté la modernité dans sa manière de gérer le pays.
Le vrai changement, on l’attend encore. D’ailleurs, de quoi peut-on se vanter au bout de ces quelques mois, à part vendre jusqu’à l’indigestion le slogan « Emergence, Emergence », qui sert à magnifier ou qualifier ses faits et gestes, les commissariats et des prisons sont toujours les oubliés par rapport aux millions qui sont dépensés en Amérique, en France, en faveur de l’UNESCO, pour la garde-robe Madame Sylvia Bongo (1 million), etc. Petit état d’Afrique centrale qui compte moins de 2 millions d’habitants et dont les ressources naturelles ont permis à ces gouvernants de devenir plus riches les uns les autres, le diagnostic est fait depuis longtemps, le remède existe.
Mais hier comme aujourd’hui, on continu à baigner dans une incohérence manifeste de la gestion publique, une utilisation injudicieuse des fonds publics, sans oublier les ravages du « SYNDROME DE CLEPTOMANIE AIGÜE« , cette terrible maladie qui frappe la majorité de ceux qui participent à la gestion de l’état. Il est temps que l’état gabonais à travers ces dirigeants fasse quelque chose pour changer cette situation qui ne glorifie en rien ce pays, et encore moins sa riche élite au pouvoir.
AM DWORACZEK-BENDOME
5 mai 2012