Ali Bongo Ondimba : le Syndrome d’Hubris
Ali Bongo Ondimba : le Syndrome d’Hubris

Très récemment, le président Ali BONGO ONDIMBA a de nouveau effectué des déplacements impromptus en voiture dans les rues de Libreville. Pour l’occasion, il était accompagné de ses principaux collaborateurs et de courtisans. Mais, compte tenu de sa santé défaillante et de sa dépendance constante à l’égard des autres, est-il le réel le décideur de ces sorties spectacles tant au plan national qu’international ?

Ali Bongo Ondimba : le Syndrome d’Hubris
Ali Bongo Ondimba : le Syndrome d’Hubris

À Qui profite les apparitions publiques d’Ali Bongo en tant que président ?

Les esprits taquins ou sceptiques disent en chœur : pour quel but, quel résultat toutes ces escapades dans la capitale ? – En effet, treize ans (13) se sont écoulés depuis qu’Ali BONGO a accédé à la magistrature suprême et, malgré de réelles améliorations dans de nombreux domaines, il semble que l’émergence du Gabon en tant que nation développée d’ici à 2025 – ne soit malheureusement qu’un vœu pieux.

Tour de Libreville, un stratagème cousu de fil blanc

Depuis l’accident vasculaire cérébral dont le président gabonais a été victime peu après son arrivée à Riyad, en Arabie Saoudite, le mercredi 24 octobre 2018. Son entourage s’est mué en scénaristes et metteur scènes : décisions gouvernementales ; nominations ; voyages ; apparitions publiques, etc, ils tirent les ficelles derrières. Et beaucoup n’y voient que du feu ou font semblants pour la sauvegarde de leurs intérêts personnels.

Ces simulacres qui peuvent prêter à sourire, répondent précisément à trois impératifs : rassurer les populations et les partenaires du pays ; continuer à jouir de l’argent et des privilèges indus ; et surtout faire croire que c’est lui, Ali Bongo Ondimba- et pas quelqu’un d’autre qui dirige le Gabon

Gabon, village Potemkine permanent

En 1787, lors d’un voyage en Crimée, Catherine II de Russie aurait vu de fabuleux villages aux façades décorées d’une manière indescriptible. L’expression « villages Potemkine« , qui est entrée dans le langage de commun, vient du nom de ministre russe Grigori Potemkine, concepteur de cette réalité fictive créée de toutes pièces à des fins de propagande pour cacher la pauvreté et la misère du peuple. Depuis, ce cliché est synonyme de tromperie, mensonge, leurre, etc.

Ali Bongo au troquet du coin !

Spectacle gratuit offert aux citoyens gabonais, mais pitoyable pour l’institution qu’il incarne. Ali Bongo Ondimba chaussé de drôles de tennis, qui mange de la viande grillée dans un bar en bord de route, avec un homme se faisant passer pour le restaurateur. Comme si cela ne suffisait pas, plus tard, seconde séquence, deux faux badauds apparaissent qui flattent le chef de l’État. Est-il conscient qu’on se joue de lui ? – Difficile de le savoir.

Même Steven Spielberg, le grand Réalisateur américain, n’est rien face à l’ingéniosité de Mohamed Ali Saliou, directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, en charge des finances ; Jessye Ella Ekogha, le porte-parole de la présidence ; et le petit groupe d’hommes et femmes qui rôdent autour du locataire du palais rénovation à l’affut de miettes.

Le Remake du tour de ville

Ces images peu glorieuses sont devenues monnaie courante au cours de ces quatre dernières années – et elles montrent le traumatise de la « maison Gabon« . D’ailleurs, ce n’est pas nouveau. Quelques années plus tôt, assis sur le siège passager, dans un véhicule 4×4 noir, on faisait parcourir au même Ali Bongo les bretelles de la capitale. À l’époque, Brice Laccruche Alihanga était directeur de cabinet et derrière lui étaient assis Sieur Julien Nkoghe Bekalé (ancien premier ministre), Herman Nzoundou Bignoumba (ancien directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations). Force est de constater qu’à ce jour, pas moins de 85% du réseau routier de la capitale gabonaise se trouve en piteux état. Tout ça pour ça, hélas !

Entourage présidentiel : le Syndrome d’Hubris

Le Syndrome d’Hubris, un orgueil et une arrogance qui conduisent, au jour le jour, un pouvoir à sa propre destruction. Sans pour autant absoudre Ali Bongo pour ses égarements et incompétences avérées, ses conseillers et ses flagorneurs participent grandement à donner de lui une image désastreuse. Tous occupés à s’attirer ses faveurs, ceux des médias et à détourner de l’argent public. C’est le dévoiement total.

À moins de 12 mois de la prochaine élection présidentielle

Dans les circonstances actuelles, il faut reconnaitre que le Gabon est un pays en voie de liquéfaction, aucune autorité n’a de prise sur les événements. L’ordre social s’effondre. Les élites du pays sont toutes en faillite et ont perdu leur chemin ; l’argent règne en « Roi » et les élites corrompues sur qui reposent la gestion du pays, complètent le tableau tragique d’une nation sans dirigeants et en perdition.

Dans cet ensemble apocalyptique, tout n’est pas perdu pour tout le monde. Tapis dans l’ombre, quelques (sulfureux) et (douteux)  individus au sommet de l’état, qui ne jouissent d’aucune légitimité, mais dirigent en fait le pays en coulisses en toute illégalité, se frottent les mains.

En définitive, il n’est donc pas surprenant de voir le successeur de MBA Léon, Omar BONGO et Rose Francine Rogombé – être utilisé comme un jouet par ceux qui tirent un profit financier énorme, en plus des honneurs de son état de santé.

Anne-Marie DWORACZEK-BENDOME
16 août 2022

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