Algérie : Abdelmadjid Tebboune, qui a obtenu 94,65 % des suffrages exprimés dès le premier tour
Algérie : Abdelmadjid Tebboune, qui a obtenu 94,65 % des suffrages exprimés dès le premier tour

Le 7 septembre 2024, l’Algérie a tenu ses élections présidentielles, un événement politique majeur caractérisé par des questions cruciales de participation citoyenne et de légitimité du pouvoir. Le scrutin s’est conclu par une victoire écrasante du président sortant Abdelmadjid Tebboune, qui a obtenu 94,65 % des suffrages exprimés dès le premier tour. Ce résultat sans appel, bien qu’attendu, soulève des interrogations sur la vitalité du processus démocratique algérien et la représentativité réelle du vote dans un contexte de participation modérée.

Par Anne-Marie DWORACZEK – 9 septembre 2024 – Temps de lecture estimé : 3 minutes

Algérie : Abdelmadjid Tebboune, qui a obtenu 94,65 % des suffrages exprimés dès le premier tour
Algérie : Abdelmadjid Tebboune, qui a obtenu 94,65 % des suffrages exprimés dès le premier tour

Abdelmadjid Tebboune : Entre continuité et défis démocratiques

Le 7 septembre 2024, l’Algérie a vécu un moment crucial de sa vie politique avec la tenue des élections présidentielles. Ce scrutin, organisé deux mois avant la fin du mandat en cours, a été marqué par des enjeux majeurs, notamment en termes de participation et de légitimité du pouvoir.

Une participation en hausse, mais des défis persistants

Selon l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le taux de participation a atteint 48,03 % à la fermeture des bureaux de vote, une augmentation notable par rapport aux 39,83 % enregistrés lors de l’élection précédente en 2019. Cette hausse, bien que significative, reste en deçà des attentes du gouvernement qui espérait une mobilisation massive pour renforcer la légitimité du processus électoral. La prolongation d’une heure du scrutin témoigne des efforts déployés pour encourager la participation. Cependant, l’abstention demeure un défi majeur, particulièrement chez les jeunes, reflétant un certain désenchantement politique et des doutes sur la capacité du système à apporter de réels changements.

Algérie : Abdelmadjid Tebboune vainqueur
Algérie : Abdelmadjid Tebboune vainqueur

Entre espoirs et scepticisme

Les électeurs, comme Hadj Melouni, qui ont exercé leur droit de vote, expriment leurs espoirs pour l’avenir du pays : « L’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants est en jeu. Beaucoup de choses en dépendront : les hôpitaux, les universités, le pouvoir d’achat, ainsi que la stabilité du pays. » Néanmoins, le scrutin n’a pas échappé aux critiques. Le mouvement Hirak, fer de lance des manifestations prodémocratie de 2019, a dénoncé une « parodie d’élections » et un « régime répressif« , remettant en question la sincérité du processus électoral.

Un paysage politique en quête de renouveau

Le président réélu Abdelmadjid Tebboune, favori, car soutenu par la nomenklatura militaire, vrai maitre du pays, avait face à lui, deux principaux concurrents : Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS) et Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Cette configuration ne laissait guère de doute quant au résultat final. Reflétant ainsi un paysage politique où les forces traditionnelles dominent, malgré les aspirations au changement exprimées par une partie de la population.

Algérie, malgré la réélection du président sortant, rien n'est résolu dans le pays.
Algérie, malgré la réélection du président sortant, rien n’est résolu dans le pays.

Les défis à venir

Au-delà des résultats et le score à la soviétique, l’Algérie fait face à des défis considérables. Le président réélu devra répondre aux attentes en matière de réformes économiques, de lutte contre le chômage, d’amélioration des services publics et de renforcement des libertés démocratiques. La capacité du futur gouvernement à instaurer un dialogue inclusif avec toutes les composantes de la société algérienne, y compris les voix dissidentes, sera cruciale pour la stabilité et le développement du pays.  Ces élections marquent une étape importante dans la vie politique algérienne, mais elles soulignent également les défis persistants en termes de participation citoyenne et de confiance dans les institutions. L’avenir proche dira si ce scrutin aura permis de répondre aux aspirations profondes du peuple algérien ou s’il ne fera qu’accentuer les tensions existantes.

 

DBnews

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