Pendant que les regards de la plupart des acteurs sont rivés vers le palais de la culture où se déroulent actuellement les travaux du dialogue national, le service public tourne au ralenti depuis déjà deux semaines, mettant à mal le fonctionnement de plusieurs secteurs d’activités notamment celui de la santé. En cette période où le paludisme est la terreur des familles, c’est dans le secteur de la santé que ce ralentissement se fait le plus ressentir. Les hôpitaux publics sont de plus en plus désertés à cause de la grève qui ne semble pas émouvoir outre mesure. Selon leur portefeuille, les patients se tournent vers les hôpitaux privés un plus chers ou les docteurs «choukou» afin de bénéficier des traitements. Inscrit dans les objectifs du développement durable sous la thématique accès à la santé, l’amélioration de la santé des populations est considérée par les théoriciens de l’économie de développement dont Amartya Sen, comme un processus important pour amorcer le développement.

A l’origine de cette situation de paralysie dans l’administration publique, le non-respect par le gouvernement des engagements signés avec les centrales syndicales dans le pacte social triennal notamment le paiement des arriérés de prime de transport amputés entre 2016 et 2020 afin de juguler la crise pétrolière datant. Mais c’est l’affaire de détournement à la société des hydrocarbures du Tchad qui a suscité la colère des travailleurs. Le Conseil militaire de transition qui a bénéficié de nombreuses facilités financières et des mesures plus bienveillantes n’a pas su en faire bon usage pour calmer la grogne. Avec le prix du baril qui est monté en flèche et une facilité élargie au crédit (Fec) d’une valeur de plus d’un demi milliards de dollars (570,75 millions de francs Cfa) obtenu en fin d’année dernière grâce à la maestria de l’argentier national Tahir Hamid Nguilign, le gouvernement si c’était sa priorité, n’aurait pas à faire à une grogne sociale.

Economiquement, nous sommes dans une période de forte croissance. Le prix du baril de pétrole initialement estimé dans la loi de finances à 65 dollars a dépassé la barre de 100 dollars au premier trimestre de l’année 2022, le cours du dollar est passé de 580 francs Cfa à plus de 700 francs Cfa, soit une appréciation de la valeur du dollar d’environ 120 francs Cfa. La valeur du dollar américain par rapport à l’euro a aussi augmenté avec une conséquence directe sur le franc Cfa qui est adossée à l’euro. Ce qui devrait plus que doubler les recettes budgétaires pétrolières prévues dans la loi de finance estimant à 360,688 milliards en recettes fiscales pétrolières et 273,209 milliards de recettes non fiscales pétrolières, soit plus de 1000 milliards de francs Cfa. Si le gouvernement en place ne fait un usage efficient de cette manne que procure cette période qu’on peut qualifier de boom pétrolier, nous pouvons affirmer plus que jamais que le pétrole tchadien est une malédiction naturelle.

Plus préoccupé par la gestion de la fin de la transition initiale et acculé par les conclusions des travaux du dialogue national, le gouvernement de la transition reste indifférent face aux revendications de l’union des syndicats du Tchad et partant de la population dont il a promis assurer la sécurité. On n’est pas en sécurité quand on n’a pas accès aux simples soins de santé.

La Rédaction



Avec LePaysTchad

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