Dans l’affaire dite du milliard, Guy Nzouba-Ndama est visé par deux procédures © DR


L’affaire du milliard de francs CFA saisi samedi dans les bagages du président des Démocrates à la frontière entre le Congo-Brazzaville et le Gabon donne lieu à quantité de fausses nouvelles véhiculées sur les réseaux sociaux mais aussi dans les médias. Ces derniers jours, plusieurs de nos confrères ont été abusés par des sources familiales, supposées fiables. Où en est cette affaire qui choque l’opinion publique gabonaise et agite les réseaux sociaux ? Quelles suites y ont été données sur le plan judiciaire. On démêle pour vous l’écheveau. 

  • Arrêté samedi 17 septembre en début d’après-midi à Kabala à la frontière entre le Gabon et le Congo-Brazzaville d’où il revenait, Guy Nzouba-Ndama a été placé en garde à vue samedi à Franceville après que les douaniers ont saisi dans ses valises 1,19 milliard de FCFA en cash.
  • Dimanche, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Franceville, Ibinga Ayiquise Bléra épouse Nyare Bilong, a fait le point sur cette affaire. Celle-ci a confirmé que le montant saisi dans les trois valises de l’ex-président de l’Assemblée nationale était bien de 1,19 milliard de francs CFA. Elle a également indiqué que ces fonds ont été confisqués et reversés au Trésor public, conformément à la loi. Elle a enfin déclaré qu’ « une enquête sera ouverte […] afin de pouvoir déterminer l’origine et l’usage prévu de ces fonds ».
  • Le lendemain, lundi 19 septembre, l’ex-président de l’Assemblée nationale a été inculpé du chef d’accusation d’entrée illégale de fonds. Parallèlement, une mesure de mise en liberté provisoire a été prononcée en sa faveur. Une mesure qui, contrairement à ce que tentent de faire croire certains, ne signifie en rien que les charges contre M. Nzouba-Ndama ont été levées, bien au contraire.
  • Dans le cadre de cette procédure, Guy Nzouba-Ndama devra « d’ici trois semaines à un mois », selon une source judiciaire, se rendre à nouveau à Franceville où il devra répondre du chef d’accusation d’entrée illégale de fonds. D’autres chefs d’inculpation pourraient se greffer en fonction des avancées de l’enquête. En l’état actuel du dossier, le président des Démocrates risque une très forte amende (deux fois le montant saisi, soit en l’espèce 2,38 milliard de FCFA) et jusqu’à un an de prison ferme.
  • Mais pour M. Nzouba-Ndama, ce pourrait n’être qu’un minimum. En effet, parallèlement à cette première procédure ouverte devant le tribunal de Franceville, une autre enquête est en cours ; menée, celle-ci, par la DGR. Sur la base d’un faisceau concordant et de premiers éléments de preuve, les services de renseignements gabonais soupçonnent M. Nzouba-Ndama d’avoir eu recours à des financements étrangers dans le cadre de ses activités politiques. Ce qui est strictement interdit et très sévèrement puni par la loi gabonaise. Dans ce volet du dossier, M. Nzouba-Ndama est passible de la Cour criminelle spéciale qui siège à Libreville.
  • Pour M. Nzouba-Ndama, 76 ans, ces procédures, au-delà de le mettre définitivement hors-jeu pour l’élection présidentielle de 2023, signent probablement le glas de sa (très longue) carrière politique.



Avec LaLibreville

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