Des centaines de sympathisants des Combattants pour la liberté économique, le parti de Julius Malema en Afrique du Sud, se sont rassemblés devant l’ambassade de France à Pretoria.

« France dégage ! », c’était l’un des slogans entendus lors de cette marche. Des manifestants sud-africains ont organisé, mercredi, une marche jusqu’à l’ambassade de France dans la capitale Pretoria, pour exiger que la France cesse de s’ingérer dans les affaires africaines.

« La France continue de maintenir des bases militaires importantes et intimidantes dans presque tous les pays africains sur lesquels elle exerçait un contrôle colonial », a déclaré Julius Malema, président des Economic Freedom Fighters (EFF), troisième parti au Parlement, lors de la manifestation.

Des centaines de partisans de l’EFF, vêtus de T-shirts et de bérets rouges, ont rejoint la manifestation dans le cadre des commémorations de la Journée de l’Afrique. Certains ont lancé un appel à la France pour qu’elle quitte l’Afrique, tandis que d’autres portaient des pancartes condamnant l’ingérence de la France sur le continent.

Sud-Africains, Congolais, Camerounais, ils étaient tous unis contre la France. Plusieurs centaines de militants du parti se sont réunis pour demander à la France de quitter le continent. Les militants sud-africains ont même été rejoints par des représentants d’Afrique francophone.

Des Maliens étaient aussi présents, comme cette petite délégation vêtue de tee-shirt en hommage au colonel Assimi Goïta. Mohamed Yehia Dicko est le vice-président du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, il explique les raisons de sa présence : « C’est pour montrer aussi au monde entier l’ingérence souvent de la France dans les affaires internes de ses colonies. »

Dans la liste de revendications remise à l’ambassadeur de France en Afrique du Sud, Aurélien Lechevallier, l’EFF a déclaré que la France devait mettre fin aux accords coloniaux conclus avec ses anciennes colonies africaines, comme l’utilisation du franc CFA, dont la politique monétaire serait dictée par la banque centrale française.

« L’Afrique ne sera pas libre tant que les pays africains ne récupéreront pas leurs banques centrales et n’auront pas leur propre monnaie comme des pays indépendants. C’est pour cette raison que l’unité du continent africain est urgente, pour que les Africains fassent front commun contre l’impérialisme », a déclaré Malema.

La Journée de l’Afrique est commémorée le 25 mai de chaque année pour marquer la formation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en Éthiopie, qui est maintenant connue sous le nom d’Union africaine.

L’EFF a également affirmé que la France a joué un rôle dans les nombreux coups d’État et les renversements illégaux et illégitimes de nombreux gouvernements sur le continent africain.

Le parti a également affirmé que la France est aussi responsable du maintien au pouvoir de dictateurs sur le continent, au grand dam de nombreux peuples africains.

Reaction de l’ambassadeur de France en Afrique du Sud, Aurélien Lechevallier

Répondant à ces allégations dans une interview diffusée sur la chaîne publique SABC, l’ambassadeur Lechevallier a déclaré qu’il était injuste que la France soit accusée de tous les maux du continent.

L’ambassadeur de France en Afrique du Sud, Aurélien Lechevallier, a réagi déclarant qu’il n’est « pas juste d’accuser la France de tous les maux du continent »

« La France est aujourd’hui un partenaire et un ami de l’Afrique. Nous défendons une Afrique indépendante et nous voulons renforcer nos liens avec l’Afrique », a-t-il déclaré.

L’ambassade a indiqué dans un communiqué que « la France est un partenaire solide de l’Afrique du Sud » et qu’elle « respecte pleinement l’intégrité, la souveraineté et l’indépendance de toutes les nations africaines ». La France et l’Afrique du Sud « travaillent ensemble » dans de nombreux secteurs. « Nous continuerons de renforcer nos liens et notre coopération », promet-elle.

« La France a ses sales petits doigts encore profondément enfoncés dans ses anciennes colonies françaises. Les pays africains ne peuvent pas respirer, a affirmé à l’AFP Leigh-Ann Mathys, une porte-parole des EFF. Il n’y a pas que la France, mais la France est là en première ligne. Aujourd’hui, nous disons à la France de laisser l’Afrique gérer ses affaires de manière indépendante. » Les EFF lutteront « toujours contre l’impérialisme de l’Occident », a avancé un autre porte-parole, Sinawo Thambo : « La relation France-Afrique doit changer, les pays africains doivent être considérés comme des partenaires et pas seulement comme des fournisseurs de matières premières. »

Par Regard Sur l’Afrique



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