Plusieurs gouvernements africains ont été épinglés dans l’enquête menée par un consortium de médias et portant sur le logiciel espion israélien. Plusieurs gouvernements africains ont été épinglés dans l’enquête menée par un consortium de médias et portant sur le logiciel espion israélien Pegasus.

Fondée en 2011, NSO, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes autoritaires depuis l’alerte lancée en 2016 par un dissident émirati, Ahmed Mansoor, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes. « Il y a 20-30 ans, les exportations d’armes ont permis à Israël de forger de nombreuses relations diplomatiques ou officieuses avec des pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient, et c’est la même chose aujourd’hui.

L’Afrique dans l’œil du cyclone des espions

Le logiciel Pegasus de la société israélienne NSO Group a été utilisé par les autorités rwandaises pour espionner la fille de l’opposant Paul Rusesabagina, selon l’enquête menée par un consortium de 17 médias internationaux du réseau Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International. Introduit dans un smartphone, ce logiciel permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire. Les autorités rwandaises auraient également espionné des dizaines d’autres opposants ou des personnalités politiques.

Les données « suggèrent fortement que le gouvernement rwandais a été client de NSO group », selon les enquêteurs. Parmi les personnes espionnées figure ainsi la fille de l’opposant Paul Rusesabagina, Carine Kanimba. L’examen de son téléphone révèle « de premières traces d’infection fin janvier 2021 ». Mais il est possible que des attaques aient eu lieu avant, « certains logiciels ayant la capacité d’effacer leurs traces », selon les journalistes qui ont mené les investigations.

Interrogée par le quotidien belge Le Soir, Carine Kanimba, qui réside dans la banlieue de Bruxelles, affirme ne pas être surprise. Des officiels rwandais ont commencé à agir comme s’ils avaient connaissance de tous ses faits et gestes, dit-elle. Des députés belges ont, par exemple, été contactés par les autorités rwandaises peu après lui avoir apporté leur soutien, même en privé.

Pegasus est un logiciel espion conçu pour attaquer les téléphones mobiles sous iOS et Android

En ce moment, Plus de 6 000 numéros de téléphone d’Algériens ont été sélectionnés par le Maroc comme cibles potentielles de Pegasus. Ces deux pays risquent des débordements… rien ne va plus depuis la semaine dernière ces voisins.

Le logiciel Pegasus peut accéder aux courriels, photos, messages contenus dans le téléphone ciblé (y compris sur des messageries cryptées telles que WhatsApp ou Signal), localiser l’utilisateur, ou encore activer le micro et la caméra de son appareil. 

On retrouve ce logiciel dans plusieurs pays: Un en Amérique centrale, quatre en Europe, huit en Asie, et sept en Afrique (Maroc, Algérie, Égypte, RD Congo, Rwanda, Ouganda, Togo).

Des Congolais et des Angolais dans la liste

D’autres opposants rwandais et même des personnalités à l’étranger auraient été également ciblés par le Rwanda. Parmi eux, on retrouve le demandeur d’asile Cassien Ntamuhanga notamment. Il a été arrêté au Mozambique en mai dernier.

Des personnalités politiques dans la région des Grands Lacs figurent également dans la liste des personnes visées par le logiciel espion. Comme Ruhakana Rugunda, qui était encore Premier ministre en Ouganda il y a un mois, ou encore Alain-Guillaume Bunyoni, Premier ministre burundais. Sont aussi sur la liste : les Congolais Lambert Mende et Albert Yuma, proches de l’ex-président Joseph Kabila ou encore le gouverneur de la province de l’Ituri, Jean Bamanisa Saïdi.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères affirme, pour sa part, que le Rwanda n’utilise pas le logiciel Pegasus. Il dément l’espionnage du téléphone de Carine Kanimba ou d’éventuels militants, journalistes, avocats, personnalités politiques ou autres. « De fausses accusations », selon lui.

« De tous les pays qui ont acquis le logiciel, c’est l’usage qui en a été fait par les services marocains qui indigne le plus. Censé être un outil d’appoint dans la lutte contre le terrorisme et le banditisme, le Maroc en a fait un moyen pour espionner », et « l’Algérie semble être la cible principale de l’opération », écrit Makhlouf Mehenni dans TSA. Il rappelle la diversité des profils algériens ciblés pendant l’année 2019 : « On y trouve notamment ceux du chef d’état-major de l’armée, du frère de l’ex-président de la République Abdelaziz Bouteflika considéré comme le régent du pays, de deux ministres des Affaires étrangères, du chef du renseignement intérieur, de l’ambassadeur d’Algérie en France

Par RSA



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