Libreville, Vendredi 25 Juin 2021 (Infos Gabon) – Le président de la République a délivré un discours ce vendredi devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis. L’intégralité du message du chef de l’Etat.

Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

Conformément
à la Constitution Gabonaise qui donne, en son article 24, le droit au Président
de la République de s’exprimer devant la Représentation nationale, je voudrais,
en ce jour, m’adresser à vous.

Issus du
suffrage universel direct et indirect, vous êtes l’expression et l’incarnation
de la volonté nationale. La voix légitime, reconnue et acceptée de l’ensemble
des Gabonaises et des Gabonais, qui vous ont élus.

Aussi,
est-ce avec gravité et responsabilité que j’exerce ce droit qui m’est accordé,
tout en le considérant comme un devoir démocratique.

Chers Parlementaires,

Comme vous
le savez, ces dernières années, notre pays, a connu des moments difficiles,
éprouvants. Toutefois, dans la tempête et la tourmente, que ce soit au niveau
de l’Exécutif, du Législatif ou du Judiciaire, nos institutions n’ont jamais
vacillé.

Elles ont
démontré, aux yeux de tous, leur solidité, mais également leur capacité
d’adaptation et de résilience.

En effet,
pour exister, fonctionner, se projeter dans la durée, une démocratie ne doit
pas s’enfermer dans un carcan rigide.

Mais
accepter de considérer les nouvelles donnes qui surgissent dans un
environnement en constante mutation, et apporter de véritables réponses aux
questions sociétales qui se posent. C’est ainsi que, tirant les leçons des
événements passés, et convaincus que « gouverner, c’est prévoir », vous avez
procédé, au mois de décembre dernier, aux nécessaires ajustements, avec pour
seul objectif de consolider notre édifice constitutionnel, de le rendre plus
efficace et plus démocratique.

Certains
points ont été précisés, circonscrits, clairement énoncés par le législateur
afin qu’ils ne soient point l’objet de multiples interprétations ni de
contestation.

Cela
concerne notamment la réglementation en cas d’empêchement, temporaire ou
définitif, du Président de la République, et de vacance du Pouvoir.

Ou encore,
la responsabilité pénale du Chef de l’État qui, bien que protégé dans
l’exercice de ses fonctions, ne bénéficie pas d’une impunité absolue.

D’autres
points ont été intégrés. Ainsi la possibilité, désormais offerte au Président
de la République, de nommer 15 sénateurs sur 52 afin de donner l’opportunité à
des hommes et des femmes, aux compétences confirmées et reconnues, de
contribuer valablement à l’édification et à l’affermissement de notre
Démocratie.

Ces
initiatives nécessitent, des dignes Représentants du Pouvoir législatif que
vous êtes, du discernement, de la clairvoyance, de la sagesse. Aussi,
voudrais-je vous exprimer mes vives félicitations.

Mesdames et Messieurs les
Parlementaires,

Aujourd’hui,
plus que jamais par le passé, nous devons nous rappeler la finalité de nos
choix et de nos actes. Pourquoi cette quête d’une démocratie de plus en plus
libérale ?

Pourquoi ces
réformes audacieuses si ce n’est pour parvenir à la réalisation du bien commun,
au service du plus grand nombre ?

Notre
boussole doit être celle-là: garantir la Paix et la Sécurité, promouvoir la
Liberté, l’Égalité et le bien-être de tous nos compatriotes.

La sécurité
est la première des libertés. La sécurité, résulte de la paix. Cette paix, nous
devons tout faire pour la préserver. La préserver jalousement.

Sur le plan
extérieur, nous pouvons nous réjouir de la récente élection de notre pays au
siège de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

Mais nous
devons également tout faire pour préserver cette paix sur le plan intérieur.
Une paix qui fait partie de notre histoire politique et qui manque parfois
cruellement ailleurs en Afrique.

Cela
s’appelle la concorde civile, le vivre-ensemble.

Elle est le
fruit d’une démocratie apaisée où nos concitoyens se sentent légitimement
représentés à travers leurs élus, Vous et Moi.

A cet égard,
je salue la réouverture du Palais Léon Mba. Tel un phénix, il renait de ses
cendres. C’est la preuve que si l’on peut s’en prendre à un bâtiment, on ne
peut attenter à une idée, a fortiori à un idéal. Que chacun se le dise, la
démocratie au Gabon est sacrée !

Pour
garantir la Paix dans notre pays, il faut assurer la Justice sociale entre tous
nos concitoyens. Cette Justice sociale porte un nom : l’Égalité. Le programme

  • Gabon Égalité », qui comprend une composante
    législative, en est une parfaite incarnation car il vise à rendre notre
    société plus juste, plus équitable, plus protectrice envers les personnes
    faibles et vulnérables.

C’est tout
le sens des trois projets de loi adoptés en mars dernier par le Gouvernement,
afin d’intensifier la lutte contre les violences faites aux femmes et garantir
efficacement et durablement l’égalité en droit et dans les faits entre les
femmes et les hommes.

Ces textes,
qui modifient à la fois le Code pénal, et le Code civil, vous les avez,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires, récemment votés à une très large
majorité.

Je vous en
félicite. Vous vous en êtes appropriés l’esprit, et la lettre. Vous avez su
saisir cette opportunité historique. Opportunité d’emmener la société gabonaise
à faire un pas de géant.

A s’arrimer
à la modernité, tout en préservant ses traditions et son socle culturel.
Opportunité de soutenir, de préserver, de garantir, par des textes de loi, le
rôle prépondérant que la femme gabonaise a toujours occupé au sein
de nos familles et de nos communautés.

Vous avez
fait du programme « Gabon Égalité », non pas un slogan, Mais une réalité. Vous
pouvez en être fiers !

Mesdames et Messieurs,

Légiférer,
tout comme gouverner, c’est prendre conscience non seulement de ses droits,
mais aussi de ses responsabilités et de ses devoirs. Cela exige du courage,
beaucoup de courage et de l’abnégation, pour ne pas emprunter la voie du
populisme.

En ma
qualité de Président de la République et donc de Premier Magistrat du pays, je
suis amené, au quotidien, à faire des choix difficiles et procéder à des
arbitrages qui ont une incidence sur la vie de près de 2 millions de nos
compatriotes.

C’était
notamment le cas ces derniers mois, avec la crise sanitaire mondiale sans
précédent, qui n’a pas épargné notre pays, en déstructurant nos sociétés et en
renversant le socle de nos vies.

Face à cette
terrible pandémie de la Covid-19, les décisions que j’ai prises, notamment
l’instauration du couvre-feu ou le confinement, n’ont pas toujours été
comprises par les populations.

Elles ont
suscité des critiques, voire des contestations.

Néanmoins,
je les ai prises. J’ai agi.

J’ai agi en
mon âme et conscience, dans le souci permanent de protéger mes compatriotes. De
sauver des vies, de sauver toutes les vies. Et s’il m’était donné de le
refaire, je le referai, sans aucune hésitation.

En effet,
c’est grâce à ces choix douloureux, à notre sens de responsabilité et de
solidarité que notre pays a été mieux protégé que beaucoup d’autres.

Nous pouvons
nous en féliciter : le Gabon est cité comme une référence sur le continent pour
sa gestion rigoureuse de la crise sanitaire. Pour sa capacité à tester, à
soigner, et maintenant, à vacciner.

Mesdames et Messieurs les
Parlementaires,

Le populisme
est une voie large et facile d’accès. Toutefois il conduit toujours à une
impasse. Il est, tout comme la démagogie, l’antidote de la Démocratie.

Aussi,
voudrais-je vous rappeler, si besoin est, que dans ce temple de la Loi, seul
l’intérêt supérieur de la Nation doit primer.

En votre
qualité d’élus du peuple, vous avez l’honneur de légiférer, de façonner le
cadre juridique qui permet la vie en société. Vous avez également un devoir de
responsabilité. Ne le perdez jamais de vue.

Par vos
votes, vous pouvez impacter positivement ou non le cours d’une vie, la
préserver ou non des abus de toutes sortes, la sauver ou la condamner.

Vous pouvez
permettre à nos mères, nos épouses, nos filles, d’avoir des opportunités égales
à celles des hommes. C’est l’essence même des propositions faites dans le cadre
du programme « Gabon Egalité » et il en va de l’intérêt général dans notre
pays.

Oui, vous
avez devant vous une opportunité historique d’engager résolument notre pays
dans une voie plus ambitieuse, plus prometteuse, plus équitable. Par les
réformes législatives et sociétales, mais aussi par l’adoption des stratégies
qui favorisent une croissance endogène et durable.

Ainsi,
toutes les mesures que nous avons prises, toutes les actions que nous avons
menées, participent à cette ferme et unique volonté de promouvoir le bien-être
collectif et de favoriser l’émergence d’une société gabonaise plus humaniste,
plus solidaire.

Il s’agit
pour nous, aujourd’hui, d’intensifier et d’accélérer les mécanismes déjà
amorcés, notamment grâce au « Plan d’Accélération de la Transformation » qui a
été présenté en début d’année.

Il est
primordial de diversifier notre économie, de créer davantage de valeur ajoutée
localement, de réduire les importations et notre dépendance de l’extraction des
matières premières.

Nous devons
également revoir notre système de formation pour mieux l’adapter aux exigences
actuelles et favoriser une meilleure répartition des richesses tout en alliant
le respect de l’environnement et le développement socio-économique.

Un autre
défi est de renforcer, et d’améliorer, notre dispositif de santé sur l’ensemble
de notre territoire, et de pérenniser la solidarité entre les générations.

Envers nos
ainés, avec la consolidation du système de retraite. Envers les jeunes, avec
les bourses étudiantes. Envers les personnes malades et les plus vulnérables,
avec l’assurance-maladie.

Chers Députés, Chers Sénateurs,

Pour mener à
son terme ce vaste mouvement que nous avons initié, j’ai résolument besoin de
votre soutien et de votre confiance. Je sais pouvoir compter sur chacune et
chacun d’entre vous. Sur votre sens de l’intérêt général, des responsabilités,
de la loyauté. Sur la volonté qui est la vôtre, de voir le nom « GABON »
inscrit sur la scène continentale et internationale, comme un modèle à suivre.

Ne laissons
pas de petits intérêts particuliers ni des agendas cachés désagréger notre
unité, notre solidarité et notre vivre ensemble.

Que Dieu vous bénisse, et qu’il bénisse le Gabon !

FIN/INFOSGABON/SM/2021

Copyright Infos Gabon



Avec Info Gabon

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

For security, use of CloudFlare's Turnstile service is required which is subject to the CloudFlare Privacy Policy and Terms of Use.

I agree to these terms.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.