LA BANALISATION DU RIDICULE, L'ART DE GOUVERNER À LA GABONAISE (Le billet sarcastique de Serge Abslow)

Chronique sociale de M. Serge Abslow, avec finesse et précision d’orfèvre, l’auteur met en exergue les manquements qui caractérisent la gouvernance au Gabon et leurs interdépendances qui nuisent terriblement à la bonne marche du pays.

Gabon : LA BANALISATION DU RIDICULE, L'ART DE GOUVERNER À LA GABONAISE (Le billet sarcastique de Serge Abslow)
LA BANALISATION DU RIDICULE, L’ART DE GOUVERNER À LA GABONAISE (Le billet sarcastique de Serge Abslow)

Les maux !

1. L’université Omar Bongo ne fonctionne pas depuis 4 mois pour manque d’encre au secrétariat général, bloquant entre autres, la délivrance des parchemins des étudiants diplômés. Incapacité ou refus d’acheter quelques cartouches d’encre? Quoiqu’il en soit, l’absence de cartouches d’encre, une fourniture banale dont le coût unitaire ne dépasse pas 50 000 CFA, paralyse la plus importante institution académique de ce pays dans l’indifférence totale des gouvernants. Etes-vous sérieux?

2. D’ailleurs, dans le même registre de ce ridicule sans cesse revendiqué, la cuvée 2019/2020 des bacheliers gabonais est toujours assise à la maison, livrée à une oisiveté propice à la délinquance depuis un an. Le nombre des étudiants non inscrits culmine à ce jour à 10300. Bientôt ils seront rejoints par autant d’autres étudiants de la cuvée 2021/2022. On organise des examens chaque année mais on ne garantit pas l’insertion de ces étudiants dans le supérieur. Qui vous mange même?

3. Les retraités de la fonction publique, qui réclament le non paiement de leurs pensions et services rendus, menacent d’envahir la primature. Les retraités du privé vivent le même calvaire avec la CNSS. C’est la même chose tous les trimestres depuis des décennies. Donc, on a prélevé les impôts des gens quand ils étaient actifs, dans le même temps on prélève aussi les impôts de ceux qui travaillent aujourd’hui, mais on ne peut pas payer les retraites. Quel pays?

4. A ce sujet, le Directeur Général de la CNSS himself a déclaré que son institution dépense chaque trimestre 32 milliards et n’en produit dans le même temps que 25. En d’autres termes, l’organisme de prévoyance sociale le plus important de ce pays dépense beaucoup plus d’argent qu »il n’en génère? La CNSS vit donc sous le régime du déficit budgétaire permanent, au vu et su de tous les gouvernants. C’est votre moquette qui est trop sèche?

5. Nous avons reçu un don de vaccins chinois. On nous a dit que vacciner est le seul moyen de sortir de la crise sanitaire. 2 mois après, on peine à administrer 10% de ces vaccins. Si les civils rechignent à se faire vacciner, pourquoi n’obligez-vous pas nos forces de sécurité à le faire pour faire du chiffre? Il suffirait d’installer un vaccinodrome dans chaque caserne du pays pour que l’affaire soit expédiée en quelques jours. Ou bien les bidasses aussi boudent le vaccin? Je dis ça, je dis rien ohh!

6. Tous les pays sont en mode « déconfinement progressif », mais le Gabon est le seul pays qui continue de naviguer (à vue) à contre courant de cette dynamique mondiale. Malgré que l’économie soit en berne, que les gabonais soient à bout de souffle, vous trouvez quand même le moyen de reconduire l’état d’urgence alors que vos statistiques elles-mêmes plaident pour un assouplissement de ces mesures. C’est un concours de stupidité contre vous-mêmes?

7. Votre nouvelle trouvaille sur le Commonwealth (un vrai shiba) aurait pu paraître crédible si vous étiez au moins invité au prochain sommet de Kigali. Mais il n’en est encore rien. Le comble du ridicule c’est que cela intervient au moment où se tient à Paris, en votre absence, un autre sommet. Donc le Commonwealth vous snobe et la francophonie vous ignore, mais vous essayez quand même de nous vendre koh « tournant historique »? Ayez un peu de dignité!

8. La CAF, après avoir visité les 4 stades gabonais construits pour les CAN 2012 et 2017, vient d’en homologuer un seul pour les éliminatoires de la « coupe mondiale », celui de Franceville. Les 3 autres construits « par défaut » à Oyem, Port-Gentil et Libreville sont jetés aux orties, faute d’entretien. Donc des infrastructures qui ont coûté plus de 600 milliards au contribuable gabonais, ne servent à rien et à personne aujourd’hui. Si ce n’est pas la sorcellerie, qu’est-ce que c’est?

9. Les quartiers sous intégrés, les quartiers chics, les autoroutes, les marchés s’inondent partout dans la capitale, vitrine de votre pays, à la moindre petite averse. Libreville se transforme alors en une Venise tropicale en temps de pluie. Quand ce ne sont pas les inondations, ce sont les embouteillages qui la paralysent durant des heures. Et ça fait des années que ça dure sous vos yeux. Qui vous grignote à ce point?

10. Pendant ce temps, le Président de la République, le Premier ministre, les ministres, les maires, les parlementaires et tous les autres dépositaires de l’autorité de l’Etat sont inscrits au « service minimum ». « Faire le moins possible tout en disant le plus possible », est devenu un art de gouverner à la gabonaise. Bienvenue dans l’ère de la banalité triomphante! Ça ne m’inspire qu’une phrase: « Vous avez été pesés, vous avez été mesurés et on vous a jugé insuffisants ».

 

SARCASTIQUEMENT VÔTRE !
Auteur : Serge Abslow /CHRONIQUEUR SOCIAL

 

DBNEWS
20 mai 2021

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