RDCongo: bagarre entre deux groupes de l’UDPS à Kananga



RDCongo: bagarre entre deux groupes de l’UDPS à Kananga

RDCongo: bagarre entre deux groupes de l’UDPS à Kananga

Par Marie-France Cros.

Une bagarre a opposé lundi matin à Kananga deux groupes rivaux de l’UDPS, rapporte l’agence congolaise APA. Tous deux se présentent comme la fédération provinciale de l’UDPS et chacun conteste à l’autre sa légitimité. Une conséquence de l’irrégularité de la nomination de Jean-Marc Kabund A Kabund comme président du parti.

Une partie des militants UDPS de Kananga (Kasaï-Central) obéissent en effet au président de fédération provinciale Blandard Tshimbombo, nommé par feu Etienne Tshisekedi, président incontesté du parti qu’il avait contribué à fonder. Mais un autre président a été désigné par Jean-Marc Kabund A Kabund, Gabriel Ilunga. Ce dernier, à la tête de ses troupes, a voulu lundi éjecter ses rivaux du siège provincial du parti. On déplore un blessé dans les rangs pro-Kabund et une arrestation chez les légitimistes, selon APA.

Nomination illégale

Or, Kabund avait été irrégulièrement choisi comme président du parti par Félix Tshisekedi (projeté à la tête de l’UDPS par un congrès en 2018) quand ce dernier a été désigné pour être Président de la République, la Constitution interdisant le cumul de ces fonctions. En vue de se prémunir contre cette interdiction, Félix Tshisekedi avait signé le 22 janvier 2019 – soit deux jours avant sa prestation de serment comme chef de l’Etat – un « mandat spécial » à Jean-Marc Kabund A Kabund, secrétaire général de l’UDPS, « aux fins d’assumer mon interim à la tête du parti en usant  de toutes les prérogatives reconnues au président du parti jusqu’à la fin de mon indisponibilité ».

Or, les statuts de l’UDPS (tels que modifiés unilatéralement par Etienne Tshisekedi en 2013) prévoient, à l’article 26: « En cas de démission, d’empêchement définitif, d’expiration de mandat ou d’interdiction d’exercer du président du parti, un directoire composé du président en exercice de la Convention démocratique du parti, du secrétaire général du parti et du président de la commission électorale permanente du parti assume son interim pour un délai ne dépassant pas 30 jours, au cours duquel il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès en vue de l’élection d’un nouveau président du parti. Les décisions pendant l’interim doivent être prises par consensus ».

Il n’est fait aucune mention d’un président du parti qui désignerait tout seul son remplaçant à titre intérimaire.

Bagarres entre légalistes et pro-Kabund

En mai 2019, déjà, des bagarres avaient opposés, au siège de l’UDPS à Kinshasa, partisans de Kabund et ceux de la légalité, en l’occurrence Victor Wakwenda, qui préside la Convention du parti (un de ses organes dirigeants) et Jacquemin Shabani, président de la Commission électorale permanente de l’UDPS. En juin 2020, le ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde (UDPS) avait donné raison aux tenants de la légalité.

A la même époque, Jean-Marc Kabund avait été éjecté de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale par la majorité kabiliste. Depuis, les manœuvres dirigées par la Présidence ont obtenu le ralliement de la majorité des kabilistes à Tshisekedi – et Kabund n’a jamais été aussi fort politiquement. Car pour ce qui est de la légalité, le congrès de l’UDPS devant désigner un président légal à sa tête n’a toujours pas été organisé.

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Avec La Libre Afrique

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