Barrage sur le Nil : des organisations de la société civile appellent à une solution négociée pour éviter un conflit


Des organisations de la société civile du bassin du Nil, réunies depuis lundi 5 avril à Kampala en Ouganda, en appelle à une solution négociée sur la question du barrage de la Renaissance qui divise l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan.

Des délégués de ces trois pays ont participé à des discussions ce week-end à Kinshasa, sous la médiation du chef de l’Etat congolais et président en exercice de l’Union africaine, sans réelles avancées.

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«Il s’est tenu à Kinshasa, il y a quelques jours une conférence interministérielle de trois pays le Soudan, l’Ethiopie et l’Egypte à propos du barrage de la Renaissance sous l’égide de la RDC puisque la RDC préside l’Union africaine. Et cette réunion s’est terminée en queue de poisson », observe le Congolais Danny Singoma, directeur du Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP). 

Il affirme que les organisations de la société civile redoutent que ce dossier épineux ne dégénère en conflit.

« Nous savons que le conflit va arriver parce que ce grand barrage qui est construit sur le Nil, l’Ethiopie veut le remplir à partir du mois de juillet. Et en remplissant ce barrage, l’Egypte craint qu’il ne soit privé de sa ressource d’eau parce que l’Egypte ne vit que du Nil. Et c’est là que l’Egypte est même prête à se battre contre l’Ethiopie », explique M. Singoma.

Il affirme qu’un conflit entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan va menacer toute l’Afrique.  

«Ce sera une catastrophe», prévient-il.  

Danny Singoma fait savoir que la société civile va s’impliquer dans ce dossier pour qu’un conflit n’éclate pas.  

«La société civile va s’impliquer. Et comme, c’est la RDC qui préside l’Union africaine, nous voulons être au-devant de cette situation. Au niveau du CENADEP, au niveau du cadre de concertation, nous allons essayer de mener un plaidoyer auprès du président Tshisekedi qui est le président de l’Union africaine. Nous voulons lui apporter le soutien de la société civile», souligne le directeur du CENADEP.  

La rencontre de Kampala doit se clôturer samedi. 

Le barrage de la Renaissance est une source de tensions entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan depuis la pose de la première pierre en avril 2011. 

L’ouvrage est construit dans le nord-ouest de l’Éthiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu, un bras du fleuve qui fait la jonction avec le Nil blanc, plus au nord à Karthoum avant de poursuivre son cours vers l’Égypte.  

Avec ses 110 millions d’habitants, l’Éthiopie affirme que l’énergie hydroélectrique produite par le barrage sera vitale pour répondre aux besoins en énergie de sa population. 

L’Égypte, qui dépend du Nil pour environ 97 % de son irrigation et son eau potable, considère le barrage éthiopien comme une menace pour son approvisionnement en eau ; alors que le Soudan craint que ses propres barrages ne soient endommagés si l’Éthiopie procède au remplissage complet du barrage de la Renaissance avant qu’un accord ne soit conclu.



Avec Radio Okapi

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