Le président Félix Tshisekedi envisage de s’installer à Goma dans quelques semaines pour suivre de près la situation sécuritaire dans l’est du pays.

Le président Félix Tshisekedi envisage de s’installer à Goma dans quelques semaines pour, dit-il, suivre de près la situation sécuritaire dans l’est du pays. En même temps, il promet de nommer un coordonnateur national du programme de démobilisation des ex-combattants. Mais ces promesses semblent encore peu en mesure de mettre un terme à trois décennies de violences dans la région. 

Ce n’est pas la première fois que le président Tshisekedi fait ce genre de promesses à la population du Kivu mais qu’est ce qui va changer cette fois ?

Onesphore Sematumba est analyste sur le Congo et le Burundi à l’ONG International Crisis Group (ICG) .

‘’Je pense qu’il y a une sorte de réflexe de centralisation, d’extrême centralisation du pouvoir, avec le président qui fait tout. Et si c’est lui-même qui doit tout faire, je pense que se pose un problème de gouvernance. Soit Kinshasa est trop loin, soit la périphérie ne compte pas. Il faut donc que Kinshasa vienne pour que les choses marchent. »

Financement de la Banque Mondiale pour le processus DDR

Outre sa volonté affichée de suivre au quotidien les problèmes de la population des provinces de l’est, Félix Tshisekedi annonce avoir obtenu 50 millions de dollars de la Banque mondiale pour relancer les opérations de démobilisation des ex-combattants.

 Ce processus DDR, soutenu depuis plus de quinze ans par les Nations unies et d’autres bailleurs, a du mal à porter ses fruits. Certains expliquent cet échec par l’absence d’une action coordonnée de tous les acteurs impliqués dans ce processus.

Vers une nouvelle approche du programme de démobilisation ?

Pierre Boisselet, coordonnateur du Baromètre sécuritaire du Kivu, une structure fondée par le Groupe d’étude sur le Congo et l’ONG Human Rights Watch, estime qu’il est très tôt pour comprendre la nouvelle approche du président congolais concernant la démobilisation des anciens combattants :

‘’On a vu à plusieurs reprises que  des combattants de groupes armés avaient voulu se rendre et y avaient finalement renoncé parce qu’il n’y avait pas des structures en place pour les accueillir. Il (Félix Tshisekedi) défend une nouvelle approche de DDR communautaire. Mais cette nouvelle approche n’est pas très bien définie et on ne sait pas non plus comment il compte la financer. C’est encore très tôt pour dire si oui ou non c’est la bonne solution pour l’est de la RDC »

Pour Onesphore Sematumba, il ne suffit pas de démobiliser les groupes armés : il faut aussi les intégrer socialement.

Félix Tshisekedi affirme accorder une attention particulière au programme DDR et a annoncé son intention de désigner un coordonnateur dans les prochains jours.

Regard Sur l’Afrique avec DW



Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

For security, use of CloudFlare's Turnstile service is required which is subject to the CloudFlare Privacy Policy and Terms of Use.

I agree to these terms.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.