Séduite par l’expérience gabonaise, la CEMAC pourrait à son tour interdire l’exportation des grumes
Dix ans après le Gabon, la CEMAC pourrait à son tour interdire l’exportation des grumes © DR


Cette mesure, mise en oeuvre au Gabon dès 2010 sous l’impulsion du président Ali Bongo Ondimba, a fait ses preuves. En dix ans, le nombre d’usines de transformation du bois y à exploser, tout comme l’emploi. A terme, le secteur pourrait bien dépasser le pétrole en termes de contribution au PIB. 

C’est possiblement un tournant.

Vendredi 18 septembre, le camerounais Jules Doret Ndongo a présidé une réunion (en visioconférence) des ministres des Forêts, de l’industrie et de l’environnement d’Afrique centrale. A cette occasion, ceux-ci ont adopté une décision portant interdiction d’exporter le bois sous forme de grumes par tous les pays du Bassin du Congo à compter du 1er janvier 2022.

Pour accompagner cette mesure, les ministres recommandent la création de zones économiques spéciales pour installer les industries de 1ère, 2ème et 3ème transformation du bois seront installés sur le modèle de celle de Nkok au Gabon ; l’instauration d’un Comité régional d’industrialisation durable de la filière bois dans le bassin du Congo (Crib) ; et l’adoption d’un règlement portant développement des plantations forestières.

Ils préconisent par ailleurs de désigner l’Ecole supérieure internationale de l’agriculture et des métiers du bois (Esiamb) comme institution universitaire sous-régionale dédiée à la formation professionnelle aux métiers du bois.

La balle dans le camps du conseil des ministres de l’Union économique d’Afrique centrale

Ces résolutions devront maintenant être présentées au conseil des ministres de l’Union économique d’Afrique centrale. Si celui-ci les entérinent, elles deviendront des actes communautaires et entreront en vigueur.

Les ministres recommandent en outre d’harmoniser la fiscalité forestière au niveau de la sous-région. Ils ont invité la Commission de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) à élaborer des directives en matière de fiscalité forestière que les pays devront incorporer dans leur législation nationale.

C’est ainsi que, dix ans après, la CEMAC pourrait suivre l’exemple du Gabon. La loi d’interdiction d’exportation des grumes entrée en vigueur en 2010 y a fait plus que ses preuves. En l’espace de dix ans, le nombre d’usines de transformation du bois à exploser au Gabon, tout comme le nombre d’emplois dans la filière. A tel point qu’à l’horizon d’une dizaine d’années, l’exploitation durable du bois pourrait supplanter le pétrole, qui reste aujourd’hui encore le premier contributeur au PIB du pays.



Avec LaLibreville

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