Libreville, Mercredi 1er Avril 2020 (Infos Gabon) – L’ancien président de l’Olympique de Marseille était une véritable personnalité dans le monde du sport et des médias.

Après Aurlus Mabélé et Manu Dibango, il y a quelques jours, l’Afrique est de nouveau sous le choc avec la disparition tragique ce mardi 31 mars 2020 à Dakar au Sénégal de l’un de ses dignes fils. Pape Diouf, victime d’une infection au Coronavirus, a rendu l’âme dans son pays natal.

La nouvelle du départ de l’emblématique ancien président de l’Olympique de Marseille s’est abattue sur le monde sportif et des médias comme un couperet. Mais, le passage sur terre de celui qui a vu le jour le 18 décembre 1951 à Abéché au Tchad où son père militaire d’origine sénégalaise était responsable du garage gouvernemental à Fort-Lamy, aujourd’hui N’Djamena, n’aura pas été un long fleuve tranquille.

Journaliste et consultant sportif

Il pose ses valises à
Marseille en France en 1969 avec pour injonction paternelle de faire carrière,
à l’instar de son géniteur, soldat sénégalais qui combattu aux côtés de la France
pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais, le jeune homme désobéira pour vivre
son choix. Les postes et télécommunications lui ouvrent les bras alors qu’il
est parallèlement inscrit à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.
Sa rencontre avec Tony Salvatori, plusieurs fois champion de France et international de chasse
sous-marine, employé comme lui des Postes, permettra au jeune Diouf de basculer
dans le journalisme. Ce dernier pèsera dans son recrutement au journal La
Marseillaise où il sera engagé pour couvrir l’actualité de l’Olympique de
Marseille. Avant de rejoindre le quotidien national sportif Le Sport, deux
années plus tard. Mais, l’aventure ne sera que de courte durée d’autant plus
que la structure va tomber en faillite quelque temps après.

Bien que
parti des salles de rédactions, Pape Diouf n’avait jamais coupé le cordon
ombilical d’avec le monde des médias. Car, il resté un ami fidèle de la presse.
Chaines de radio, de télé, tabloïds et magazines se le disputaient. Son avis de
consultant sportif valait de l’or. Il était un infatigable défenseur du
football africain.

Agent de joueurs et dirigeant de club

Désillusionné, Pape Diouf va se lancer dans l’organisation de certaines grandes vedettes du football, à l’instar de Saar Boubacar, Eusebio da Silva Ferreira. L’appétit venant en mangeant, il se lance dans le métier d’agent de joueurs. Il n’ira pas pêcher loin d’autant plus qu’il va vivre sa première expérience avec Joseph Antoine Bell et Basile Boli, tous sociétaires de l’Olympique de Marseille. Marcel Desailly, Bernard Lama, Sylvain Armand, William Gallas, Grégory Coupet, Laurent Robert, Didier Drogba et Samir Nasri figureront parmi ses protégés.

Homme dynamique et ingénieux, il verra plus grand que ça. Puisqu’en 2004, M. Diouf est porté au poste de manager général chargé des affaires sportives de l’Olympique de Marseille. Avant d’être promu quelque temps après à celui de président du directoire dudit club par le conseil de surveillance, au sein d’un triumvirat composé également de Vivian Corzani pour l’administratif et de Philippe Meurice pour les finances. Suite au départ de Christophe Bouchet. Sous l’influence de Robert Louis Dreyfus, actionnaire majoritaire, il gravi d’échelon pour devenir président de l’Olympique de Marseille. Sous son magistère, le club progresse dans la hiérarchie du football français avec plusieurs qualifications à la Ligue des champions. Mais, il sera évincé du mythique club le 17 juin 2009 dans un climat de tensions entre dirigeants. A ce jour, Pape Diouf est considéré comme le seul noir à avoir dirigé un club en Europe.

Ecrivain et
homme politique

Après l’aventure avec l’Olympique de Marseille, Pape Diouf a fait parler ses talents d’écrivain. Le monde littéraire gardera de lui deux ouvrages à succès : «De but en blanc», Éditions Hachette Littératures, 2009, 237 p. et  «C’est bien plus qu’un jeu», Éditions Grasset, 2013, 312 p. Décrété chevalier de la Légion d’honneur par le président François Hollande en 2012, l’homme s’est aussi essayé dans la politique en lorgnant le fauteuil de maire de Marseille lors des élections municipales de 2014. Malheureusement, la liste «Changer la donne», soutenu par un collectif de partis termine à la cinquième position avec 5,63% des suffrages. A 69 ans, Pape Diouf quitte la scène, la tête toujours fourmillante d’idées.

FIN/INFOSGABON/SM/2020

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Avec Info Gabon

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