RDC: les droits de l’homme mis en péril par l’insécurité et l’impunité

RDC: les droits de l’homme mis en péril par l’insécurité et l’impunité

Un an après l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi, l’insécurité et l’impunité continuent d’entraver la progression des droits humains en République démocratique du Congo (RDC), met en garde Amnesty International vendredi. L’organisation appelle la Première ministre belge Sophie Wilmès à mettre les droits de l’homme en haut de ses priorités lors de sa visite dans le pays d’Afrique centrale au mois de février.

« Bien que le président Félix Tshisekedi ait pris des mesures positives, telles que gracier des prisonniers politiques et autoriser des détracteurs en exil à rentrer, des seigneurs de guerre et des auteurs présumés de terribles atteintes aux droits humains demeurent en liberté du fait de l’immobilisme de son gouvernement », déclare Deprose Muchena, directeur du programme Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International, dans un communiqué. « Pendant ce temps, la répression brutale de manifestations pacifiques continue de semer le doute quant au respect des droits aux libertés d’expression et de réunion pacifique en RDC. »

Le 17 janvier 2020, par exemple, des réunions organisées à l’instigation du dirigeant de l’opposition Martin Fayulu ont été interdites dans six villes et dispersées avec violence à Kinshasa et Kindu; au moins cinq personnes ont été blessées.

La partie est de la RDC continue d’être déchirée par des violences intercommunautaires et des conflits armés, qui ont fait des centaines de morts et des milliers de sans-abri au cours des 12 derniers mois.

Les Forces démocratiques alliées (ADF) d’Ouganda ont attaqué Béni (province du Nord-Kivu) et tué au moins 206 civils entre le 30 octobre 2019 et le 16 décembre 2019, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu, au plus fort d’une opération militaire gouvernementale destinée à défaire les rebelles.

Amnesty déplore que la justice ne soit pas une priorité pour le président Tshisekedi. Ces 12 derniers mois, seules une poignée d’enquêtes et de procès concernant des atteintes aux droits de l’homme ont eu lieu.

Ainsi, un mandat d’arrêt décerné à Guidon Shimiray Mwissa en juin 2019 par un tribunal militaire pour le recrutement d’enfants soldats et des viols n’a pas encore été exécuté. C’est le deuxième seigneur de guerre reconnu qui se trouve toujours en liberté après Gédéon Kyungu Mutamba, condamné pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par un tribunal congolais en 2009. Ce dernier s’est évadé de prison en 2011 et s’est « rendu » aux autorités en 2016. Mais il est toujours en liberté et engagé en politique dans l’ancienne province du Katanga.

« Le président Félix Tshisekedi a déclaré 2020 année de l’action. Le rétablissement de la justice et le respect total des droits humains et de l’état de droit doivent être au centre de toute action entreprise par son gouvernement », selon Deprose Muchena.​

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Avec La Libre Afrique

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