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Alors que l’on croyait le monstre touché mortellement au flanc, la secte islamique Boko Haram dont les incursions dans le Bassin du lac Tchad ont provoqué la mort de plus de 20 000 personnes et contraint à l’exil plus de 2,6 millions d’autres, reprend du poil de la bête.

En effet, c’est par une véritable orgie sanglante que les fous d’Allah viennent de se  signaler en massacrant douze soldats nigériens. Il en de même presque chaque jour qui passe dans les pays voisins comme le Cameroun, le Tchad et bien entendu le Nigeria d’où est née la pieuvre aux mille tentacules. Boko Haram voudrait se moquer du G5 Sahel qu’il ne s’y prendrait pas autrement d’autant que cette cette nouvelle attaque intervient au lendemain de la rencontre des chefs d’Etats-majors des pays membres dudit espace en Mauritanie. Pendant que l’on parlemente au sommet, alléguant parfois un manque de moyens financiers, les terroristes, eux, continuent de massacrer. Pour un pied de nez, c’en est un.

En tout cas, on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : pourquoi les armées nigériane, camerounaise, nigérienne et tchadienne en lutte contre cette hydre, n’arrivent-elles pas à porter l’estocade à Boko Haram ? Comme facteur explicatif conjoncturel, l’on peut avancer le déclin de l’EI en Irak et en Syrie dont les conséquences redoutées sont, entre autres,  l’afflux des combattants dans certaines régions au Sud du Sahara. Il n’est pas exclu que Boko Haram qui a été durement éprouvé ces derniers temps par la forcce multinationale mixte, ait pu bénéficier de renforts à même de lui donner un nouveau souffle. A cela, il faut sans doute ajouter les dissensions internes entre armées agissant sur le même théâtre d’opération que les spadassins de Shekau ne ratent pas l’occasion d’exploiter.

De ce qui précède, l’on comprend alors aisément pourquoi l’armée nigériane qui a fait ses preuves dans le cadre de la force d’intervention ouest-africaine au Libéria à travers l’ECOMOG, peine à arracher le trophée de la victoire sur un terrain qui, en plus, est le sien. Au total donc, force est aujourd’hui d’admettre, au regard de la situation sur le terrain, qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit et qu’il est maintenant temps que la bête montre des signes d’essoufflement malgré les ruades encore mortelles dont elle se montre capable, d’aller au dialogue et aux solutions socio-économiques et culturelles. Car une chose est d’arracher les jeunes des griffes de la guerre et de l’obscurantisme, une autre est de réussir leur intégration dans la vie socio-économique de la Nation.

B.O