Le Botswana aux urnes pour trancher un inédit combat des chefs

Le Botswana aux urnes pour trancher un inédit combat des chefs

Le Botswana a commencé à voter mercredi pour des élections générales qui s’annoncent comme les plus disputées de son histoire, au point de menacer le règne sans partage du parti au pouvoir depuis l’indépendance il y a plus d’un demi-siècle. Les quelque 2.200 bureaux de vote du pays ont ouvert leurs urnes dès 06H30 (04H30 GMT). « Nous voulons tous une chance de donner notre avis », a déclaré, déterminé, Chops Maswikiti, un banquier de 37 ans venu dès l’aube déposer son bulletin dans l’urne à l’école Tlogatloga, dans la capitale Gaborone.

Jusque-là loué pour ses pratiques démocratiques et sa stabilité exemplaires, ce vaste pays d’Afrique australe riche en diamants et en éléphants sauvages est agité par une guerre fratricide entre son actuel chef de l’Etat et son prédécesseur.

Comme le veut la Constitution, Ian Khama a cédé il y a dix-huit mois les rênes du Botswana à son vice-président, Mokgweetsi Masisi, issu du même Parti démocratique du Botswana (BDP).

Mais depuis, le torchon brûle entre les deux hommes.

En mai dernier, M. Khama a même claqué la porte du BDP en accusant M. Masisi de dérive autoritaire.

« J’ai constaté une menace pour notre démocratie (…) nous avons des dirigeants devenus ivres de pouvoir », a expliqué l’ex-chef de l’Etat dans un entretien à l’AFP.

Cette fronde inédite fragilise aujourd’hui la position électorale dominante du BDP, qui avait réalisé le plus mauvais score de son histoire aux élections générales de 2014 en tombant sous la barre symbolique des 50% des suffrages.

Le principal parti d’opposition, la Coalition pour un changement démocratique (UDC), espère tirer les marrons du feu.

« L’élection s’annonce très serrée, son sort peut basculer dans un sens comme dans l’autre », a résumé l’analyste Peter Fabricius, de l’Institut sud-africain pour les études de sécurité (ISS).

Avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de plus de 8.000 dollars largement nourri par ses diamants, le Botswana est un des pays les plus riches du continent. Mais il est aussi un des plus inégalitaires, avec un taux de chômage de 18%.

Contrairement à d’autres pays voisins, l’importance des enjeux ne devrait toutefois pas menacer la stabilité du Botswana.

Mokgweetsi Masisi a promis de respecter le verdict des urnes. « Si l’inattendu se produit et que nous ne sommes pas vainqueurs, je ferai tranquillement mes bagages et je rentrerai chez moi », a-t-il assuré mardi, « l’Etat de droit s’impose à tous au Botswana et j’y suis très attaché ».

Le scrutin pour l’élection des 57 députés du Parlement devait se poursuivre jusqu’à 19H00 (17H00 GMT). Le parti qui a obtenu la majorité choisira ensuite le président du pays.

Les résultats sont attendus d’ici à la fin de la semaine.​

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Avec La Libre Afrique

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