A la uneLa sante dans nos assiettes

Le cuivre compte parmi les oligo-éléments essentiels. Il est présent dans le corps humain en très faible quantité, de l’ordre de 100 mg chez un adulte.

. Pourquoi notre organisme a-t-il besoin de cuivre ?

Le cuivre est essentiel à l’action de nombreuses enzymes et donc, au bon fonctionnement des métabolismes. Il participe aux métabolismes du glucose (oxydation), des lipides (huiles et graisses) mais aussi des protéines.Le cuivre permet l’assimilation du fer et agit sur la production des globules rouges et la synthèse des protéines.Antioxydant puissant, le cuivre permet de lutter contre le stress oxydatif et le vieillissement cellulaire ; il stimule aussi le système immunitaire.Il intervient dans la croissance et l’entretien de la masse osseuse et des cartilages. Il est particulièrement efficace pour lutter contre l’ostéoporose et l’arthrose.Le cuivre a beaucoup d’autres atouts, puisqu’il permet aussi la synthèse de mélanine (pigmentation de la peau et des cheveux) et agit positivement sur le système nerveux.

·Quelles sont les sources alimentaires du cuivre ?

 Tous les aliments fournissent du cuivre, mais les plus riches sont les abats (les foies), les fruits de mer, les fruits à coque et le cacao. Viennent ensuite les volailles, les légumes secs (les légumineuses) et les produits céréaliers complets ou à base de son de blé. La levure de bière peut compléter les apports.

·Quels sont les risques liés à la carence en cuivre ?

Un régime alimentaire équilibré procure suffisamment de cuivre à l’organisme. La carence en cuivre est très rare. Dans certains cas (nouveau-né prématuré), une carence en cuivre peut cependant être due à la maladie de Menkès, une maladie génétique liée à un déficit en une protéine de transport du cuivre, qui prive l’ensemble des tissus de cet oligo-élément. Les premiers signes sont des cheveux anormaux, clairsemés et ternes. Puis, apparaissent un retard staturo-pondéral, des troubles digestifs, une faiblesse musculaire, des convulsions.

Chez les nourrissons et les enfants en croissance, les signes d’une carence en cuivre incluent une anémie (normocytaire hypochrome), une leucopénie (diminution des globules blancs), une neutropénie (baisse du taux de granulocytes neutrophiles) et  l’ostéoporose.

Chez l’adulte souffrant de diarrhée chronique, la carence en cuivre se traduit par une anémie et une ostéoporose précoce. Elle perturbe le renouvellement des globules rouges et affecte les défenses immunitaires. Elle pourrait augmenter le risque cardio-vasculaire.

· Quels sont les risques liés à un excès de cuivre dans notre organisme ?

 Le cuivre demeure un métal essentiel. Ses effets négatifs découlent d’une exposition à long terme. Un apport dépassant l’apport maximal tolérable peut causer principalement des dommages au foie (hépatite), s’accompagnant le plus souvent d’une jaunisse (ictère). Il s’observe dans certaines situations par intoxication par l’eau de boisson ou par la migration du cuivre des ustensiles de cuisson vers les aliments. Il peut éventuellement être lié à un abus de supplémentation en oligo-éléments.

Dans la maladie de Wilson (affection héréditaire touchant davantage les sujets jeunes et empêchant l’élimination normale du cuivre), le cuivre s’accumule dans l’organisme (le foie, le cerveau, les reins, les cornées…).

 

Karim KOUDOUGOU, Biochimiste

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